Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Petit billet du dimanche 29 mars de l'abbé Flota

    5e dimanche de carême – 29 mars

    Chers amis,

    Chers Frères et sœurs,

     

    Nous voilà à notre deuxième dimanche sans messe paroissiale, sans possibilité pour vous de pouvoir vous rendre dans une église pour y vivre le rassemblement dominical et la communion eucharistique qui manque tant à ceux qui ont le désir de s’unir à Jésus sacramentellement présent dans la sainte hostie.

    Je voudrais avoir une pensée et une prière toutes particulières pour tous ceux qui sont malades chez eux ou dont l’état de santé a nécessité une hospitalisation, mais aussi pour ceux qui nous ont quittés cette semaine.

    Aujourd’hui, je vais tour à tour m’arrêter sur l’ensemble des 4 extraits bibliques qui nous sont proposés :

    La 1ère lecture est tirée du chapitre 37 du livre d'Ezéchiel. Pour la comprendre il convient que vous preniez juste 2 mn pour lire le début du chapitre. Le prophète a une vision : il est devant un charnier à ciel ouvert. Il voit une immense étendue d'ossements desséchés et comprend qu'ils représentent toute la maison d’Israël dont le moral est au plus bas. « Nos ossements sont desséchés, notre espérance est détruite, nous sommes perdus ! »

    C’est exactement ce qui se passe pour un certain nombre de concitoyens en cette période de confinement : beaucoup de nos relations se sont asséchées, certains liens se distendent : tout contact physique avec un voisin peut être suspect, la proximité même d’un visage devient une menace, les petits-enfants si chéris par leurs grands-parents sont maintenant de potentiels porteurs de mort : « Seigneur, notre espérance est détruite, nous sommes perdus ! »

    Mais Dieu n’abandonne pas son peuple. Il invite le prophète à invoquer le St Esprit.

    • Voici alors que par le Souffle Créateur Divin, les ossements retrouvent leurs principes vitaux, ils ne sont plus des éléments épars et désarticulés d’un ancien corps humain démembré, ils se recouvrent de nerfs, de chair et de peau et se mettent à revivre : la moelle épinière, les sels minéraux, les matières organiques reprennent leurs fonctions.
    • Puis dans un 2e temps, toujours sous l’action de l’Esprit Saint, les os se rapprochent et des nerfs, des ligaments ainsi que la chair repoussent.

    Enfin dans un troisième temps, sous l’action de l’Esprit Saint, les créatures humaines sont reconstituées, elles se dressent sur leurs pieds, mais elles lancent ce cri vers le ciel : « Notre espérance est détruite, nous sommes perdus ! »

    Ne trouvez-vous pas étrange, que cette armée immense dont parle Ezéchiel lance un tel cri de désespoir ? Ce cri nous rappelle que l'on peut être mort, même avant de mourir et cela, de deux manières au moins :

    • La mort spirituelle à cause du péché : « celui qui n’aime pas, reste dans la mort » nous dit St Jean
    • Et « la mort du cœur », cette mort psychologique liée à l’absence totale d'énergie, d'espérance, d'envie de lutter et de vivre, quand on est au bord du gouffre, en pleine dépression, avec des pensées suicidaires.

    Mais voici que Dieu intervient pour donner ce supplément d’âme qui manque en faisant cette magnifique promesse : « Je vais ouvrir vos tombeaux et Je vous en ferai sortir... Je mettrai en vous mon esprit, et vous vivrez ». Frères et sœurs, comment ne pas y voir quelques similitudes avec la situation que nous vivons. Nous étions nous aussi, de par le stress, lié à un mode de vie desséchant. Par nos activités individualistes et égoïstes, notre société nous fait aussi ressembler à des ossements desséchés sans lien vraiment réel, durable et vivifiant les uns avec les autres. Mais Dieu ne veut pas que nous restions dans les différentes formes de mort que je viens d’évoquer plus haut. Il nous appelle à L’implorer, à crier vers Lui comme le fait le psalmiste :

    « Des profondeurs je crie vers Toi, Seigneur, Seigneur, écoute mon appel !
    Que ton oreille se fasse attentive au cri de ma prière ! » (Psaume 129/130, 1-2)

    Et s’il y a peut-être des personnes qui ne peuvent plus prier ou ne savent plus prier, soyons leurs porte-paroles, soyons des intercesseurs ! Demandons pour elles l’Esprit Saint de Dieu. C’est le conseil que l’apôtre Paul nous donne dans la 2e lecture. L’espérance nous viendra du don de Dieu qu’est l’Esprit Saint car Il est comme une sève qui, si elle coule en nous, nous donne le vaccin contre les différentes formes de mort que j’ai évoquées plus haut. Et c’est ainsi par l’Esprit Créateur que nous aurons accès à la vie éternelle :

    « L’Esprit vous fait vivre, puisque vous êtes devenus des justes. Et si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité Jésus, le Christ, d’entre les morts
    donnera aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous. » (Romains 8, 10-11)

     « Je vais ouvrir vos tombeaux et Je vous en ferai sortir... Je mettrai en vous mon esprit, et vous vivrez » nous dit Dieu par la voix du prophète Ezéchiel. Quelle promesse ! Et la voilà qui s’accomplit avec Lazare. Cet homme, grand ami de Jésus, est typiquement la figure de notre humanité qui a besoin de sortir de son tombeau :

    • notre humanité qui a besoin de se laisser appeler à la lumière,
    • d’être déliée de ses attaches matérialistes, de ses bandelettes d’égoïsme,
    • notre humanité qui a besoin d’une voix qui l’appelle à sortir d’elle-même, de ses enfermements, pour reprendre sens à la vie et le comprendre afin qu’elle puisse donner de la vie.

    Nous aussi, devant le tombeau de notre société, devant la pierre tombale de notre cœur nous avons à entendre la voix du Christ qui nous : « Sors dehors, viens à la lumière ». Je voudrais terminer mon propos par une citation du pape François :   

    « Ne nous laissons pas emprisonner par la tentation de rester seuls et découragés à pleurer sur nous-mêmes pour ce qui nous arrive ; ne cédons pas à la logique inutile et peu concluante de la peur, à nous répéter, résignés, que tout va mal et que rien n’est plus comme autrefois. C’est l’atmosphère du tombeau ; le Seigneur désire au contraire ouvrir la voie de la vie, celle de la rencontre avec Lui, de la confiance en Lui, de la résurrection du cœur, la voie du « Lève-toi ! Lève-toi, viens dehors ! » Voilà ce que le Seigneur nous demande et il est à nos côtés pour le faire ».

    Enfin frères et sœurs, si nous avons l’impression de ne rien pouvoir offrir spirituellement à celui qui ne croit pas, nous pouvons souffrir avec qui souffre, pleurer avec qui pleure (Rm 12,15). Avant d'annoncer la résurrection et la vie, devant le deuil des sœurs de Lazare, Jésus « pleura  » (Jn 11, 35). En ce moment, souffrir et pleurer, en particulier, avec nos frères et sœurs dans la peine ou l’angoisse, c’est aussi leur dire que nous sommes à leur côté.

    Dieu vous bénisse !

     

     

     

     

  • Petit billet du samedi 28 mars

    4e samedi de carême – 28 mars 2020

     

    Chers amis

    Chers Frères et sœurs,

     

    En ce 4e samedi de carême, je voudrais m’attarder avec vous sur l’épisode très surprenant que st Jean l’évangéliste nous raconte (Jn 7, 40-53).Alors que les membres du Grand Conseil se disputent sur la véritable identité de Jésus, les gardes chargés de l’arrêter reviennent comme des chasseurs ou des pêcheurs bredouilles. Celui qu’ils pensaient ramener sous bonne escorte a eu des paroles si surprenantes et si touchantes qu’elles ont traversé la cuirasse de leur cœur et sont venues percuter leur conscience. Voici leurs paroles :« Les gardes revinrent auprès des grands prêtres et des pharisiens, qui leur demandèrent :« Pourquoi ne l’avez-vous pas amené ? »Les gardes répondirent : « Jamais un homme n’a parlé de la sorte ! »Les pharisiens leur répliquèrent :« Alors, vous aussi, vous vous êtes laissé égarer ? » (Jean 7, 45-47)

     

    Il est fort probable que parmi ceux qui me lisent ou m’écoutent certains lecteurs ou auditeurs découvrent ce passage. Nous ne l’entendons qu’une fois dans l’année, le 4e samedi de carême et comme il n’y a que très rarement la messe du samedi matin, nous passons à côté de cette petite anecdote qui pourtant en dit long sur la personnalité de Jésus et la puissance de son attraction. Jésus en effet parlait avec simplicité. Sa parole était agréable, opportune et positive. Il choisissait les comparaisons, les images et les paraboles les plus appropriées pour ses auditeurs :

    • Le grain de blé qui doit mourir pour donner du fruit
    • La parabole du Fils prodigue pour manifester la miséricorde de Dieu, etc.

     

             Les foules cherchaient Jésus pour l’écouter et très souvent il fallait les renvoyer pour qu’elles s’en aillent. Mais une chose était l’élégance de son discours, une autre était le rayonnement de sa personne, sa douceur, son humilité, sa bonté et la simplicité avec laquelle il parlait de Dieu son Père. Très certainement, de la même façon qu’un jour les disciples ont voulu apprendre à prier en le voyant revenir de sa prière (Luc 11, 1-4), les gens qui l’écoutaient et ici en l’occurrence les soldats ont ressenti l’émotion qui transparaissait sur son visage, quand il prononçait le Nom de son Père qui est dans les cieux. Il est fort probable que les paroles de Jésus leur ont fait découvrir le meilleur d’eux-mêmes, des choses qu’ils ignoraient jusqu’à ce jour. Comment arrêter alors celui qui parle de façon si directe à la conscience, celui qui relève, fait vivre, grandir et marcher ? 

    Quelques heures seulement avant son arrestation, Jésus dit à ses disciples : « Celui qui croit en moi fera les œuvres que je fais. Il en fera même de plus grandes, (…) et tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils. Quand vous me demanderez quelque chose en mon nom, moi, je le ferai.(…)

    Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous »(Jean, 14, 12 – 16).

    En lien avec ce passage, je voudrais pour parler d’un homme qui m’a beaucoup marqué il y a 20 ans de cela : le cardinal François-Xavier Nguyen Van Thuan. J’ai eu la chance de l’écouter lors des Journées mondiales de la Jeunesse, en l’an 2000 à Rome.

    Né le 17 avril 1928, il est ordonné prêtre à 25 ans. A 49 ans il est nommé évêque d’un petit diocèse du Vietnam. Mais lorsque le pape le nomme archevêque coadjuteur de Saïgon en 1975, la police l’arrête aussitôt ! Il passe 13 ans en prison, dont 9 en isolement. Au moment de son arrestation, il n’a pas le temps de faire sa valise. Le lendemain toutefois, on lui permet de faire une petite liste de ce dont il a besoin. Feignant un mal d’estomac, il demande du vin pour médicament. Ses fidèles comprennent tout de suite et lui font parvenir une petite bouteille de vin de messe, et des hosties cachées dans une torche. Ainsi, chaque jour, avec 3 gouttes de vin et une goutte d’eau dans la paume de la main, il célèbre la messe.

    Dans ce camp, il y a chaque semaine une séance d’endoctrinement. « Avec mes coreligionnaires, nous profitions des pauses pour glisser un sachet, dans lequel il y avait des parcelles d’hosties, à chacun des quatre autres groupes de détenus : ils savaient tous que Jésus était parmi eux. La nuit, nous nous relayions pour l’adoration. Jésus Eucharistie s’imposait de par sa présence silencieuse : de nombreux chrétiens recouvraient la ferveur de la foi. Leur témoignage de service et d’amour avait un impact grandissant sur les autres prisonniers. Si irrésistible était l’amour de Jésus, que des bouddhistes et d’autres non-chrétiens se convertissaient, cédant le pas à une transformation des ténèbres de la prison en lumière pascale : et pendant ce temps, la semence a germé silencieusement sous terre, dans l’obscurité, durant la tempête. La prison s’est transformée en école de catéchisme. Les catholiques baptisaient leurs compagnons, et en devenaient les parrains ».

    C’est ainsi que Mgr Van Thuan sut vivre dans la joie du Christ ressuscité, dans le pardon, dans l’amour et dans l’unité, même face à des difficultés presque insupportables. Cette attitude provoqua tour à tour la conversion de ses gardiens, si bien que l’administration pénitentiaire décida de ne plus les changer pour éviter que d’autres ne se convertissent.

    Frères et sœurs, si nous nous sentons en prison, rappelons-nous les paroles du pape saint Jean-Paul II à propos de Mgr Van Thuan :

    « Témoin de la croix durant ses longues années d’emprisonnement au Vietnam, il nous a renforcés dans cette certitude consolante selon laquelle, lorsque tout s’écroule autour de nous, et même en nous, le Christ est notre support indéfectible. »

    Puissions-nous en ces moments difficiles rayonner de notre foi, de notre paix et de notre joie auprès de ceux qui nous entourent et qui comptent sur notre soutien. Dieu vous bénisse.

     

     

     

  • Petit billet du vendredi 27 mars

    4e vendredi de carême - 27 mars 2020

    Frères et sœurs,

    Chers amis,

    Cet après-midi, j’ai été au cimetière de Masevaux pour l’inhumation de M. Antoine Heim. Bien qu’il n’habitât plus le village de Niederbruck où il est né le 7 décembre 1927, M. Heim était un généreux donateur pour les fleurs de la chapelle saint Wendelin ainsi que celle Houppach, qu’il souhaitait voir fleurie notamment pour la messe du 15 août. Voici quelques éléments de sa vie, sur lesquels je voudrais m’appuyer pour mon petit propos quotidien :

    Lorsqu’Antoine a 4 ans, son papa décède tragiquement dans la scierie du village et sa maman se retrouve veuve à 31 ansavec 5 enfants. A 16 ans et demi, Antoine est déporté par les Allemands le 10 juillet 1944 dans le cadre du Service du travail obligatoire. Ileffectue le fameux Reichsarbeitsdienst au camp de Radeberg près de Dresden en Saxe. Cinq mois plus tard, ils’évade le 16 novembre 1944 et s’engage dans la section des Forces françaises de l'Intérieur de Masevaux, le 19 novembre 1944. Au bout de quelques jours, il reçoit la mission d’aller dans le Territoire de Belfort, à St Nicolas où se trouve l’état-major du Général de Lattre de Tassigny pour renseigner ce dernier sur l’état des troupes allemandes. Antoine accepte et devient éclaireur. Il est ainsi un des premiers avec l’Armée de Libération à fouler le sol d’Alsace pour libérer Masevaux. Dans l’extrait biographique que l’on peut retrouver dans le bulletin municipal de Niederbruck en 2014, Antoine écrit : « la nuit tombait vite, aussi le sous-lieutenant des fusiliers marins m’a proposé d’aller en patrouille le long de la Doller, rive-droite. Je servais de guide et donc j’ouvrais la marche ».

    C’est sur cette dernière expression que je voudrais m’attarder un peu avec vous : « Je servais de guide et donc j’ouvrais la marche ».

    Aujourd’hui, lorsqu’on n’a même pas 17 ans, on n’est pas encore véritablement un adulte. Mais ce n’est pas une raison pour que Dieu ne se serve pas de nous pour faire le bien. Dans la Bible, il est question de plusieurs adolescents auxquels Dieu confia certaines missions. Je voudrais vous raconter l’histoire de cette jeune fille qui comme Antoine Heim servit un jour de guide et ouvrit la marche à plus grand qu’elle :

    Ce récit se trouve dans la Bible au 2e Livre des Rois, chapitre 5, versets 1 à 19 que je vous invite à lire chez vous. Il s’agit d’une jeune juive dont on ignore le nom, celui de ses parents, son lieu de naissance et ce qu’elle est devenue après la guérison de son maître, le général syrien Naaman.

    Enlevée par les Araméens, placée au service de la femme de Naaman, chef del’armée du roi d’Aram, elle connaissait de réputation le prophète Elisée. C’est donc elle qui a été à l’origine de sa guérison miraculeuse en indiquant à sa maîtresse l’existence d’Elisée, le grand prophète de Samarie.

    Si la Bible est si discrète sur cette adolescente c’est parce que les plus belles choses se font dans le secret. Les grands événements ont une origine cachée. Saint François de Sales disait : « Le bruit ne fait pas de bien, et le bien ne fait pas de bruit ». Alors sans bruit, la jeune servante glisse en confidence à l’oreille de sa maitresse, ce qu’elle ferait si elle était à la place de son maître : elle irait trouver le prophète de Dieu.

    « Je servais de guide et donc j’ouvrais la marche ».

    Le conseil de la jeune servante prend son origine dans la foi et l’amour de Dieu qui est dans son cœur. Sa sagesse lui fait deviner que Dieu l’attendait là pour qu’elle le fasse connaître dans une nation païenne, chez des païens. Elle est bienveillante pour ses maîtres chez qui elle travaille. Bien avant que Jésus ne le dise un jour, elle réalise par avance une de ses paroles : « Que votre lumière brille devant les hommes : alors, voyant ce que vous faites de bien, ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux » (Matthieu 5, 16).

    Et c’est ce qui arriva. Une fois guéri, Naaman proclama sa foi au Dieu d’Israël : « Désormais, je le sais : il n’y a pas d’autre Dieu, sur toute la terre, que celui d’Israël ! » (2 Rois, 5, 15).

    La jeune fille a obtenu non seulement la guérison du corps de son maître, mais aussi la guérison de son âme par sa foi au Dieu véritable. Une fois de plus, la puissance de Dieu se déploie dans la faiblesse et pour que cela soit plus manifeste, il ne sera plus question de cette jeune fille dans la Bible. Peut-être a-t-elle réalisé ainsi sur la terre l’œuvre pour laquelle Dieu l’avait créée ?

    Dans notre vie, nous devons remercier Dieu pour tous ceux et celles qui comme Antoine Heim ou cette jeune servante dans le 2e Livre des Rois nous ont servis de guide et nous ont ouvert la marche de la foi, d’un engagement bénévole, d’une voie professionnelle, etc... Mais quel que soit notre âge, nous devons demander pour nous la grâce de«servir de guide et ainsid’ouvrir la marche ». Qu’en ces temps difficiles, Dieu aide chacun à trouver sa place, à être ce petit maillon dans la grande chaine du bien qui se tisse heure après heure, jour après jours et bientôt semaine après semaine. Que Dieu vous inspire, vous aide et vous donne l’assurance que là où vous êtes, vous pouvez aussi faire du bien. Ainsi vous comprendrez que là où vous êtes c’est là qu’Il vous veut. L’histoire de cette jeune adolescente nous montre qu’il ne faut jamais négliger les petits conseils : ils peuvent sauver des vies, des familles et surtout ouvrir des cœurs.

  • billet du jeudi mars

    4eJeudi de carême - 26 mars 2020 

    Chers amis,

    Chers frères et sœurs,

    Chers enfants et jeunes,

    Aujourd’hui, en lien avec la 1ère lecture de la messe, qui se trouve au chap.32 du livre de l’Exode, les v.7-14, je voudrais vous parler de Moïse et de son rôle d’intercesseur.

    A la fin du chapitre 24 du livre de l’Exode, il est dit que le Seigneur invita Moïse à monter vers Lui sur la Montagne : « Je vais Te donner, lui dit Dieu, les tables de pierre, la loi et les commandements que j’ai écrit pour qu’on les enseigne ». Et Moïse resta sur la Montagne 40 jours et 40 nuits.

    Le veau d’or

    La Bible nous dit, au chap. 32, que le peuple commença à trouver l’absence de Moïse très longue. Les Hébreux demandèrent donc à Aaron de leur fabriquer des dieux. Avec leurs boucles d’oreilles en or, Aaron leur fit un veau en métal fondu. C’est le fameux veau d’or qui est en quelque sorte le péché originel du peuple.

    Quel pourrait être un exemple de veau d’or aujourd’hui ?

    Je pense à ce match de foot en huitième de finale aller de la Ligue des Champions qui s’est tenu à Milan,le 19 février dernier. Ce jour-là, des milliers de tifosis italiens de l’Atalanta Bergamoont croisé les supporters espagnols de Valencia.En voulant suivre les dieux de leurs stades respectifs, près 45.000 fans sont repartis chez eux potentiellement contaminés. Or un mois plus tard, l’Italie ne cesse de compter ses morts et ses malades et Bergamo est devenue l’une des zones les plus sinistrées par l’épidémie de coronavirus qui terrifie la planète. Un neurologue a qualifié la rencontre sportive de véritable « bombe biologique ».

    Moïse intercède :

    Dans le cas du veau d’or dans l’Ancien Testament, que fait Moïse ? Il aurait pu dire à Dieu : « C’est vrai Seigneur, ces gens que Tu as sauvés des mains de Pharaon en les faisant sortir d’Egypte ne sont pas valables. Ne t’embête donc pas avec eux. Tu sais bien que Tu n’en tireras rien de bon. Laissez-les de côté. Moi et les miens valons bien plus qu’eux ». Chez Moïse rien de tel. Il est dit « qu’il apaisa le visage du Seigneur son Dieu ». Il ne se désolidarisa pas de ses frères pécheurs. Il pria pour ce peuple idolâtre et pris exemple sur Abraham, son père dans la foi qui intercéda auprès de Dieu pour les habitants des villes de Sodome et Gomorrhe (Genèse 18, 16 à 33).  

    Nous aussi nous pourrions parfois être tentés de juger les autres, surtout ceux dont nous pensons qu’ils sont la source de leurs propres malheurs comme ces supporters insouciants. Rappelons-nous combien Jésus Lui-aussi a intercédé pour les pécheurs. Il suffit de penser à ses dernières paroles sur la croix : « Père pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font ! » (Luc 23, 34).

    La force d’âme de Moïse :

    Alors posons-nous la question : m’arrive-t-il de prier :

    • Pour ceux que je vois faire le mal autour de moi ?
    • Pour ceux dont les attitudes ou les péchés me font honte ou me font souffrir ? Ou est-ce que spontanément, je me mets du côté des justes ?

    Frères et sœurs, nous n’arriverons à avoir l’attitude de Moïse que dans la mesure où nous l’imiterons. La Bible nous dit que : « Dieu lui parlait face à face, comme un homme parle à son ami » (Ex 33, 11). C’est dans cette intimité avec le Dieu fidèle, lent à la colère et plein d’amour, que Moïse a puisé la force et la ténacité de son intercession. Il ne priait pas pour lui, mais pour le peuple que Dieu s’était acquis. Rappelez-vous comment en Exode, au chapitre 17, v 8 à 14, il intercéda pour Josué qui se battait dans la plaine contre les Amalécites. La Bible nous dit que : « Moïse, Aaron et Hour étaient montés au sommet de la colline. Quand Moïse tenait la main levée, Israël était le plus fort. Quand il la laissait retomber, Amalec était le plus fort. Mais les mains de Moïse s’alourdissaient ; on prit une pierre, on la plaça derrière lui, et il s’assit dessus. Aaron et Hour lui soutenaient les mains, l’un d’un côté, l’autre de l’autre. Ainsi les mains de Moïse restèrent fermes jusqu’au coucher du soleil. Et Josué triompha des Amalécites au fil de l’épée ».Rappelons ici que les prénoms de Josué et Jésus ont la même racine.

    Dieu m’invite aussi à intercéder :

    Aujourd’hui, Frères et sœurs il nous est donné d’imiter Moïse. Nous ne pourrons probablement pas monter sur la montagne, mais il nous est possible de lever les bras au ciel en priant avec ceux et celles qui nous entourent, même par téléphone ou par Skype comme vous êtes quelques-uns à le faire. Dans la foi, nous pourrons supplier Dieu pour le corps médical et les scientifiques qui cherchent à soigner des malades, à sauver des vies et à trouver un vaccin. Comme Moïse, il peut nous arriver à nous aussi de baisser les bras, puissiez-vous trouver des personnes autour de vous qui vous aide à prier. De très nombreuses propositions existent avec des messes, des cultes, des temps de louange, d’adoration, chapelets, de bonnes exhortations sur internet ou à la TV. Il n’est pas possible, et il n’est même pas souhaitable de tout faire car il faut garder un équilibre. Rappelez-vous la sage devise de st Benoit : « ora et labora » : « prie et travaille ». Il faut donc les deux.

    En conclusion du récit de la victoire de Josué, il est dit au v 15 qu’après la bataille : « Moïse bâtit un autel et l’appela : « Le-Seigneur-est-mon-étendard. » Nous aussi, frères et sœurs, une fois que ces événements seront passés, nous essayerons, en temps opportun de faire quelque chose qui marquera notre foi en ce Dieu qui nous sauve et notre action de grâce pour sa victoire sur le mal. Gardez courage, soyez des intercesseurs, soutenons-nous dans la prière et que Dieu vous bénisse.

  • Message de Mgr Ravel

    ARCHEVÊCHÉ DE STRASBOURG
    16, rue Brûlée – 67081 STRASBOURG CEDEX –  03 88 21 24 24
    Message 2 à mes chers alsaciens
    25 mars 2020
    « J’ai dit souvent que tout le malheur des hommes vient d’une seule chose qui est de ne
    pas savoir demeurer au repos dans une chambre. » (Blaise Pascal, Pensées)
    Je vous redis toute mon affection et ma prière. J’essaie comme vous de conserver un peu
    d’humour.
    Le confinement, c’est amusement au premier jour, détente au deuxième jour,
    concentration au troisième mais après ? Sauf à être habituellement cloîtré en son logis, le
    confinement au-delà d’une semaine sera naturellement beaucoup moins drôle, surtout
    dans un 54 m2 sans balcon et partagé à cinq (c’est le cas de mon frère à Paris). Les ennuis
    fruits de l’ennui vont commencer. Faut-il les nommer par avance ? Chacun anticipe déjà
    son bilan : courage il peut y avoir aussi du positif !
    Comment tenir confinés plusieurs semaines sachant qu’on n’a pas tous un chien à
    promener ou une vieille parente à visiter ? Au passage, on mesure à cette heure
    l’importance des grand-mères et des chiens. Je ne confonds pas les deux encore qu’il se
    puisse aussi que grand’mère ait un caniche et là…
    Beaucoup d’entre nous, par discipline, par conviction, par peur (qui sait ?), nous ne
    quittons pas notre logement en attendant des jours meilleurs et, surtout, les consignes
    politiques. Si nous sommes en pleine forme, le manque d’activités (sportives, laborieuses
    ou culturelles) voire même le défaut d’occupations utiles nous pèsent. Notre énergie
    bouillonne en nous et nous cherchons comment la dépenser. Nos mains nous démangent,
    notre esprit tourne en rond, notre cœur s’épuise (assez vite) avec nos prochains devenus
    trop proches et qui feraient bien de profiter de cette période étonnante pour faire des
    efforts, pense-t-on avec la même conviction qu’ils partagent à notre sujet.
    Alors il y a les distractions. Celles, favorites, qui s’amplifient : films et séries, jeux sociaux
    ou vidéos, lecture et culture, ménage et repassage. Je plaisante pour les tâches
    domestiques. Quoi que ça puisse être distrayant pour certains hommes qui y verront une
    nouveauté. Et aussi bricolage et jardinage pour ceux qui en ont les moyens mais je crois
    savoir que tout le monde n’a pas un jardin ou un palais épiscopal de 850 m2 (C’est mon
    cas. Mon confinement est moins douloureux que pour d’autres).
    Il n’est pas mauvais de se distraire. Les distractions détendent (elles distraient aussi) à
    condition de ne pas en abuser. A haute dose, elles se corrompent et mutent en
    divertissement. C’est que se distraire et se divertir, ce n’est point la même chose. Je
    prends ici l’habit (trop large pour moi) du moraliste. L’esprit comme un muscle a besoin
    de « souffler ». Et la respiration de l’esprit, la détente du mental, c’est la distraction. La
    concentration se pose sur autre chose que le travail habituel. Le sens du shabbat ou de
    notre dimanche tient à ce que nous nous tournons vers autre chose : Dieu, notre famille,
    notre corps etc. Ainsi nous jardinons le dimanche sauf si nous sommes jardiniers de
    16, rue Brûlée – 67081 STRASBOURG CEDEX – Tél. 03 88 21 24 24 – Fax 03 88 21 24 36
    E Mail : secretariat.pastorale@archeveche-strasbourg.fr
    profession. Cela nous distrait au très bon sens du terme. Ainsi nous nous mettons à des
    jeux de société avec nos enfants. Toutes ces distractions nous détendent sans nous perdre.
    Pour le divertissement, il en va tout autrement. Je reviens à notre génie français, Blaise
    Pascal. Dans les liasses qu’il nous a laissées, collecte rapide des pensées notées au jour le
    jour en vue d’un ouvrage magistral, l’une porte ce titre : « divertissement. » En voici
    quelques extraits :
    « Divertissement. Les hommes n’ayant pu guérir la mort, la misère, l’ignorance, ils se sont
    avisés, pour se rendre heureux, de n’y point penser. »
    « Le roi est environné de gens qui ne pensent qu’à divertir le roi et à l’empêcher de penser
    à lui. Car il est malheureux, tout roi qu’il est, s’il y pense. »
    « Ainsi l’homme est si malheureux qu’il s’ennuierait même sans aucune cause d’ennui par
    l’état propre de sa complexion. Et il est si vain qu’étant plein de mille causes essentielles
    d’ennui, la moindre chose comme un billard et une balle qu’il pousse suffisent pour le
    divertir. »
    « Nous courons sans souci dans le précipice après que nous avons mis quelque chose
    devant nous pour nous empêcher de le voir.
    « La seule chose qui nous console de nos misères est le divertissement. Et cependant c’est
    la plus grande de nos misères. Car c’est cela qui nous empêche principalement de songer
    à nous et qui nous fait perdre insensiblement. Sans cela nous serions dans l’ennui, et cet
    ennui nous pousserait à chercher un moyen plus solide d’en sortir, mais le divertissement
    nous amuse et nous fait arriver insensiblement à la mort.
    « Agitation. Quand un soldat se plaint de la peine qu’il a ou un laboureur etc. qu’on les
    mette sans rien faire.
    « Ennui. Rien n’est si insupportable à l’homme que d’être dans un plein repos, sans
    passions, sans affaires, sans divertissement, sans application. Il sent alors son néant, son
    abandon, son insuffisance, sa dépendance, son impuissance, son vide. Incontinent il sortira
    du fond de son âme, l’ennui, la noirceur, la tristesse, le chagrin, le dépit, le désespoir. »
    Au fond, la distraction est une détente de soi, le divertissement une diversion de soi. On
    ne se laisse pas en se distrayant mais on se néglige dans le divertissement.
    Distrayons-nous et évitons le divertissement !
    Je prie pour vous tous les jours.
    + Luc Ravel
    Archevêque de Strasbourg

  • Petit billet du 25 mars, jour de l'Annonciation

    4e Mercredi de carême - 25 mars 2020 – Solennité de l’Annonciation

    Chers amis,

    Chers frères et sœurs,

    Chers enfants et jeunes,

    Aujourd’hui, nous sommes à 9 mois de la fête de Noël.

    Aussi, nous vous proposons de vivre un petit temps de prière, une petite liturgie, seul, en couple ou en famille d’une durée de 15 mn maximum mais qui peut être adapté et raccourci.

    Nous pouvons commencer en faisant le signe de la croix : Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Amen.

    Chant possible : Voici que l’ange Gabriel

    Voici que l’ange Gabriel, devant la Vierge est apparu.
    De toi va naître un enfant Dieu, et tu l’appelleras Jésus.

    1. De mon Seigneur j’ai tout reçu, je l’ai servi jusqu’à ce jour,
    Qu’il fasse en moi sa volonté, je m’abandonne à son amour.

    1. Et Dieu se fit petit enfant, la Vierge lui donna son corps.
      Il connut tout de notre vie, nos humbles joies et notre mort !

    Voici que l’ange Gabriel, devant la Vierge est apparu.

    De toi va naître un enfant Dieu, et tu l’appelleras Jésus.

    Et son nom est Emmanuel

    Ou bien

    Ô Mère du Sauveur, Marie, Vierge Sainte En toi Dieu a formé le Fils Bien-Aimé,
    Par toi, la Lumière est entrée dans le monde.

    Marie, tu es la joie de Dieu
    Parmi les enfants des hommes.

    1. Nous te saluons, pleine de grâce !

    Sur toi s´est levée la gloire du Très-Haut,
    Les cieux répandent leur rosée,

    Intercède pour nous, Étoile du Matin !


    1. Nous te saluons, Arche d´Alliance !

    Ton sein a porté le fils de Dieu fait chair,
    L´Emmanuel habite en toi,

    Intercède pour nous, Cité sainte de Dieu !

    3. Nous te saluons, ô Notre Dame !

    Tu as enfanté le Roi de l´univers
    En toi resplendit le Salut,

    Intercède pour nous, Épouse bien-aimée !

    4. Nous te saluons, Vierge très pure !

    Tu donnes la vie au Dieu qui t´a créée,
    Tu es le Paradis nouveau,

    Intercède pour nous, ô Mère immaculée !

    Lecture de l’évangile :

    Gloire et louange à toi, Seigneur Jésus.

    Le Verbe s’est fait chair,il a habité parmi nouset nous avons vu sa gloire.
    Gloire et louange à toi, Seigneur Jésus. (Jn 1, 14ab)

    Évangile de Jésus Christ selon saint Luc(1, 26-38)

    En ce temps-là,l’ange Gabriel fut envoyé par Dieudans une ville de Galilée, appelée Nazareth,à une jeune fille vierge,accordée en mariage à un homme de la maison de David,appelé Joseph ;et le nom de la jeune fille était Marie.L’ange entra chez elle et dit :« Je te salue, Comblée-de-grâce,le Seigneur est avec toi. »À cette parole, elle fut toute bouleversée,et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation.L’ange lui dit alors :« Sois sans crainte, Marie,car tu as trouvé grâce auprès de Dieu.Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ;tu lui donneras le nom de Jésus.Il sera grand,il sera appelé Fils du Très-Haut ;le Seigneur Dieului donnera le trône de David son père ; il régnera pour toujours sur la maison de Jacob,et son règne n’aura pas de fin. »Marie dit à l’ange :« Comment cela va-t-il se faire,puisque je ne connais pas d’homme ? »L’ange lui répondit :« L’Esprit Saint viendra sur toi,et la puissance du Très-Hautte prendra sous son ombre ;c’est pourquoi celui qui va naître sera saint,il sera appelé Fils de Dieu.Or voici que, dans sa vieillesse, Élisabeth, ta parente,a conçu, elle aussi, un filset en est à son sixième mois,alors qu’on l’appelait la femme stérile.Car rien n’est impossible à Dieu. » Marie dit alors :« Voici la servante du Seigneur ;que tout m’advienne selon ta parole. »Alors l’ange la quitta.

         – Acclamons la Parole de Dieu.

     

     

    Petit commentaire du tableau de Fra Angelico:

    Nous prenons un peu de temps pour découvrir ce tableau de l’annonciation de Fra Angelico peintvers 1437.

    La rencontre avec l’archange Gabriel et la Vierge Marie s’effectue dans un espace délimité par les arcades. A gauche, on découvre derrière la clôture, le Jardin d’Eden avec ses multiples espèces d’arbres. Cela évoque le péché originel et la richesse de cette végétation s’oppose à la simplicité du tapis d’herbe et de fleurs du jardin de Marie.

    Ce Paradis perdu est situé hors du jardin clos de Marie. Il est placé loin sur une colline au-delà de la clôture, mais on n’y voit pas Adam et Eve chassé du Paradis comme dans d’autres tableaux.La fenêtre de la chambre deMarie est équipée de barreaux pour rappeler le caractère clos et vierge du lieu symbolique.

    Marie n’a aucun livre près d’elle ou dans ses mains. Elle et l’ange adoptent la même pose des bras croisés. On devine l’emplacement de la colombe du St Esprit mais elle est gravement effacée.

    Sur le bas de la pierre du sol, au niveau de la base des colonnes du devant, se trouve deux inscriptions :

    • « Salut – O Mère de miséricorde et noble repos de la Trinité».

    -« Lorsque tu viendras devant la figure de la Vierge toute pure, en passant veille à ne pas oublier de dire un Ave ».

    --------------------

    Avec l’Eglise entière, nous pouvons prier quelques petites invocations de la Litanie de la Vierge Marie

    Sainte Marie,                           priez pour nous.
    Sainte Mère de Dieu,               priez pour nous.
    Sainte Vierge des vierges,        priez pour nous.
    Mère du Christ,                       priez pour nous.
    Mère de la divine grâce,                    priez pour nous.
    Mère de l’Eglise,                     priez pour nous.
    Mère très pure,                        priez pour nous.
    Mère très chaste,                      priez pour nous.
    Mère toujours Vierge,              priez pour nous.
    Mère sans tache,                      priez pour nous.
    Mère aimable,                         priez pour nous.
    Mère admirable,                      priez pour nous.
    Mère du bon conseil,               priez pour nous.
    Mère du Créateur,                             priez pour nous.Mère du Sauveur,                     priez pour nous.

    Cantique :

    1 - Vierge Sainte, Dieu t'a choisie, depuis toute éternité,
    Pour nous donner son Fils bien-aimé, pleine de grâce nous t'acclamons.

     

    Ave ! Ave ! Ave Maria !

     

    2 - Par ta foi et par ton amour, ô Servante du Seigneur !
    Tu participes à l'œuvre de Dieu, pleine de grâce, nous te louons.

     

    5 - Tu demeures près de nos vies, nos misères et nos espoirs,
    Pour que la joie remplisse nos cœurs : pleine de grâce, nous t'acclamons.

     

    Ceux qui le souhaitent peuvent réciter 10 « Je vous salue Marie », en incluant à chaque fois une petite intention de prière :

     

    1. Pour nos responsables politiques
    2. Pour les soignants
    3. Pour les sapeurs-pompiers
    4. Pour les policiers, les militaires et les gendarmes
    5. Pour ceux qui nous permettent d’avoir de quoi manger
    6. Pour les malades
    7. Pour tous les défunts
    8. Pour les familles séparées à cause de la maladie
    9. Pour ceux qui n’ont pas eu de funérailles
    10. Pour nos intentions personnelles

     

    Cantique :

    Sous ton voile de tendresse, nous nous réfugions.

    Prends-nous dans ton cœur de mère où nous revivrons,

    Marie, Mère du Sauveur, nous te bénissons.

     

    Marie, notre mère garde-nous dans la paix,

    Refuge des pécheurs, protège tes enfants.

     

    Quand nous sommes dans l’épreuve, viens nous visiter.

    De tous les dangers du monde, viens nous délivrer.

    Marie, Mère du Sauveur, prends-nous en pitié.

     

    Marie, notre mère garde-nous dans la paix,

    Refuge des pécheurs, protège tes enfants.

     

    Marie, Vierge immaculée, apprends-nous à prier.

    Que demeurent dans nos cœurs, le silence et la paix.

    Marie, Mère du Sauveur, veille à nos côtés.

     

    Marie, notre mère garde-nous dans la paix,

    Refuge des pécheurs, protège tes enfants.

     

    Oraison :Seigneur, Tu as voulu que ton Verbe prît chair dans le sein de la Vierge Marie ; puisque nous reconnaissons en lui notre Rédempteur, à la fois homme et Dieu, accorde-nous d'être participants de sa nature divine. Lui qui règne avec Toi et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles.

     

    Nous pouvons terminer en faisant le signe de la croix : Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Amen.

     

  • billet du mardi 24 mars

    4e Mardi de carême - 24 mars 2020 - « Veux-tu être guéri ? »

     

    Chers amis,

    Chers frères et sœurs,

     

    Nous voilà entrés dans notre 8e jour de confinement. Je remercie tous ceux et celles qui nous disent combien cette petite vidéo quotidienne sur Facebook ou ces quelques lignes envoyées par mail leur font du bien et sont une petite oasis spirituelle dans leur journée. Je rends grâce à Dieu pour la richesse de sa Parole qui est une consolation pour chacun d’entre vous et pour le prêtre que je suis. Qu’elle soit non seulement une nourriture mais aussi un phare qui éclaire nos cœurs, nos consciences et notre agir. Aujourd’hui, la liturgie nous propose un extrait de saint Jean au chapitre 5, versets 1 à 16.

    Je voudrais m’attarder sur une toute petite phrase du dialogue entre Jésus et le paralysé au v 6 :  

    « Veux-tu être guéri ? » sous-entendu : « est-ce que tu veux retrouver la santé ? ». La question semble vraiment inappropriée. Imaginez-vous devant un homme dans la force de l’âge en fauteuil roulant et que vous lui demandiez : « est-ce que tu serais d’accord pour te passer de ton fauteuil ? » Dans un élan de colère, il pourrait vous dire : « tu te moques de moi ? Tu crois que ça me fait plaisir de ne pas pouvoir marcher ou courir avec mes enfants ? Tu crois que ça m’amuse de ne pas pouvoir serrer ma femme dans mes bras ? Tu crois que je suis heureux d’être sans cesse dépendant des autres ? »

    Ici, la question de Jésus est posée avec tellement de délicatesse, que l’homme lui répond sur le même ton : « Seigneur, je n’ai personne pour me plonger dans la piscine au moment où l’eau bouillonne ; et pendant que j’y vais, un autre descend avant moi. » En effet la tradition voulait que seul le premier malade qui descendait dans l’eau lorsque celle-ci se mettait à bouillonner, fût guéri.

    « Veux-tu être guéri ? » demande Jésus. Certains médécins ou thérapeutes vous diront qu’il existe des personnes malades qui, parfois, vivent mal leur retour progressif à la santé. Elles se disent : « une fois que je serai guéri, plus personne ne s’occupera de moi ».

    Plusieurs d’entre vous me disent qu’ils espèrent qu’après ces événements la société deviendra meilleure : « j’espère que les hommes reviendront à des valeurs plus pures, primaires, plus respectueuses des autres et de la nature » écrivait tout récemment une jeune maman.

    Mais nous savons que cela ne se décrétera pas d’en haut, par un ordre donné depuis les bureaux de l’ONU, l’Elysée ou Matignon. Cela passera par nous, par le changement de nos habitudes, de notre façon de vivre, par notre cœur.   

    « Veux-tu être guéri ? » Cette question de Jésus suppose de notre part :

    -         Une réponse personnelle.

    -         Que nous lui montrions que nous ne voulons pas demeurer dans la situation dans laquelle Il nous trouve.

    -         Que nous prenions les moyens adéquats pour nous en sortir.

    « Veux-tu être guéri ? » nous demande Jésus

    Peut-être sommes-nous comme le malade à dire : « Seigneur, je n’ai personne pour me plonger », sous-entendu : « Seigneur, je n’ai personne pour m’aider ». Ne pensons pas que dans l’épreuve planétaire que nous traversons nous sommes seuls. Dieu qui a créé ce monde et qui ne cesse de le créer, est au chevet de notre planète. Mais Il nous pose la question : « Veux-tu être guéri ? », acceptes-tu que Je te soigne ? Jésus en effet, en Luc 5, 31-32 affirme : « Ce ne sont pas les gens en bonne santé qui ont besoin du médecin, mais les malades. Je ne suis pas venu appeler des justes mais des pécheurs, pour qu’ils se convertissent. »

    Pour guérir, Il nous demande de ne plus pactiser avec nos anciennes habitudes, nos défauts ou nos erreurs : « après tout, je suis comme cela, je ne peux changer ou encore, à mon âge, je ne vois pas pourquoi je changerai ». Rappelez-vous que dans l’évangile, l’homme que Jésus rencontre est paralysé depuis 38 ans.

    Peut-être que nous aussi, nous souffrons de certaines paralysies du cœur depuis longtemps. Il y a tout ce qui touche à l’environnement, à nos manières de vivre, de faire ou d’être avec les autres, au look ou à l’apparence que nous voulons donner. Je pense qu’avec le confinement, beaucoup de personnes passent moins de temps devant la glace de leur salle de bain et deviennent plus simples.

    Mais sur un autre niveau, il y a aussi des paralysies du cœur que Jésus souhaite guérir en nous. Nous sommes peut-être en froid, fâchés en rancune avec l’une ou l’autre personne depuis des années à cause d’un divorce, d’un héritage, d’un licenciement, d’une mésentente de voisinage et que peut-être, cette personne habite sur le même palier ou dans le même quartier. Ce confinement peut nous faire réfléchir. Ne serais-je pas plus libre intérieurement si j’arrivais à faire au moins un petit pas ? Ne parlons pas tout de suite de pardon ou de réconciliation, mais juste d’un petit coucou par sms : « Et toi, comment vas-tu ? »

    Frères et sœurs, nous sommes tous très pauvres les uns vis-à-vis des autres en cette période. Peut-être que mes propos vont faire naître chez l’un ou l’autre une grimace. Mais si Jésus nous dit : « Veux-tu être guéri ? » c’est parce qu’il nous demande de ne pas nous résigner, il nous demande de ne pas abdiquer devant nos défauts, nos faiblesses, nos froideurs ou certaines blessures qui nous séparent momentanément ou durablement de Dieu et des autres. 

    Frères et sœurs, pour compléter cette petite méditation, je vous propose d’écouter et de faire vôtres les paroles du cantique qui s’intitule : « C’est par ta grâce que je peux m’approcher de Toi ».

    Ce soir à la messe, nous continuerons de nous porter mutuellement dans la prière. Je la célébrerai à l’intention du jour, mais aussi pour toutes vos intentions, pour les malades de votre entourage, pour les soignants, nos dirigeants et surtout pour tous ceux et celles qui meurent seuls. Dieu vous bénisse.

     

     

     Les églises de France sonneront à 19h30 et tous seront invités à poser une bougie à leur fenêtre.

    A cette occasion de la fête de l’Annonciation, l’ensemble des évêques de France invite les Français à un geste commun ce mercredi 25 mars à 19h30. 

    Alors que les catholiques vivront cette fête mariale de l’espérance, tout le monde sera invité à déposer une bougie sur sa fenêtre au moment où les cloches sonneront. 

    Ce geste commun sera une marque de communion de pensée et de prière avec les défunts, les malades et leurs proches, avec tous les soignants et tous ceux qui rendent possible la vie de notre pays. Ce sera aussi l’expression du désir que la sortie de l’épidémie trouve chacun plus déterminé aux changements de mode de vie qui sont nécessaires depuis des années.

    En ce mercredi 25 mars, les catholiques du monde fêteront l’annonce faite par l’ange Gabriel à Marie. L’Annonciation est d’abord la fête de l’Incarnation puisque Dieu commence en Marie sa vie humaine qui conduira Jésus jusqu’à la Croix et la Résurrection, jusqu’à la Gloire de Dieu.

    Les catholiques, demanderont en même temps à la Vierge Marie de remplir les cœurs de foi, d’espérance et de charité en ces temps et de nous obtenir la grâce de l’Esprit-Saint pour que nous sachions trouver les gestes nécessaires.