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Petit billet du vendredi 27 mars

4e vendredi de carême - 27 mars 2020

Frères et sœurs,

Chers amis,

Cet après-midi, j’ai été au cimetière de Masevaux pour l’inhumation de M. Antoine Heim. Bien qu’il n’habitât plus le village de Niederbruck où il est né le 7 décembre 1927, M. Heim était un généreux donateur pour les fleurs de la chapelle saint Wendelin ainsi que celle Houppach, qu’il souhaitait voir fleurie notamment pour la messe du 15 août. Voici quelques éléments de sa vie, sur lesquels je voudrais m’appuyer pour mon petit propos quotidien :

Lorsqu’Antoine a 4 ans, son papa décède tragiquement dans la scierie du village et sa maman se retrouve veuve à 31 ansavec 5 enfants. A 16 ans et demi, Antoine est déporté par les Allemands le 10 juillet 1944 dans le cadre du Service du travail obligatoire. Ileffectue le fameux Reichsarbeitsdienst au camp de Radeberg près de Dresden en Saxe. Cinq mois plus tard, ils’évade le 16 novembre 1944 et s’engage dans la section des Forces françaises de l'Intérieur de Masevaux, le 19 novembre 1944. Au bout de quelques jours, il reçoit la mission d’aller dans le Territoire de Belfort, à St Nicolas où se trouve l’état-major du Général de Lattre de Tassigny pour renseigner ce dernier sur l’état des troupes allemandes. Antoine accepte et devient éclaireur. Il est ainsi un des premiers avec l’Armée de Libération à fouler le sol d’Alsace pour libérer Masevaux. Dans l’extrait biographique que l’on peut retrouver dans le bulletin municipal de Niederbruck en 2014, Antoine écrit : « la nuit tombait vite, aussi le sous-lieutenant des fusiliers marins m’a proposé d’aller en patrouille le long de la Doller, rive-droite. Je servais de guide et donc j’ouvrais la marche ».

C’est sur cette dernière expression que je voudrais m’attarder un peu avec vous : « Je servais de guide et donc j’ouvrais la marche ».

Aujourd’hui, lorsqu’on n’a même pas 17 ans, on n’est pas encore véritablement un adulte. Mais ce n’est pas une raison pour que Dieu ne se serve pas de nous pour faire le bien. Dans la Bible, il est question de plusieurs adolescents auxquels Dieu confia certaines missions. Je voudrais vous raconter l’histoire de cette jeune fille qui comme Antoine Heim servit un jour de guide et ouvrit la marche à plus grand qu’elle :

Ce récit se trouve dans la Bible au 2e Livre des Rois, chapitre 5, versets 1 à 19 que je vous invite à lire chez vous. Il s’agit d’une jeune juive dont on ignore le nom, celui de ses parents, son lieu de naissance et ce qu’elle est devenue après la guérison de son maître, le général syrien Naaman.

Enlevée par les Araméens, placée au service de la femme de Naaman, chef del’armée du roi d’Aram, elle connaissait de réputation le prophète Elisée. C’est donc elle qui a été à l’origine de sa guérison miraculeuse en indiquant à sa maîtresse l’existence d’Elisée, le grand prophète de Samarie.

Si la Bible est si discrète sur cette adolescente c’est parce que les plus belles choses se font dans le secret. Les grands événements ont une origine cachée. Saint François de Sales disait : « Le bruit ne fait pas de bien, et le bien ne fait pas de bruit ». Alors sans bruit, la jeune servante glisse en confidence à l’oreille de sa maitresse, ce qu’elle ferait si elle était à la place de son maître : elle irait trouver le prophète de Dieu.

« Je servais de guide et donc j’ouvrais la marche ».

Le conseil de la jeune servante prend son origine dans la foi et l’amour de Dieu qui est dans son cœur. Sa sagesse lui fait deviner que Dieu l’attendait là pour qu’elle le fasse connaître dans une nation païenne, chez des païens. Elle est bienveillante pour ses maîtres chez qui elle travaille. Bien avant que Jésus ne le dise un jour, elle réalise par avance une de ses paroles : « Que votre lumière brille devant les hommes : alors, voyant ce que vous faites de bien, ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux » (Matthieu 5, 16).

Et c’est ce qui arriva. Une fois guéri, Naaman proclama sa foi au Dieu d’Israël : « Désormais, je le sais : il n’y a pas d’autre Dieu, sur toute la terre, que celui d’Israël ! » (2 Rois, 5, 15).

La jeune fille a obtenu non seulement la guérison du corps de son maître, mais aussi la guérison de son âme par sa foi au Dieu véritable. Une fois de plus, la puissance de Dieu se déploie dans la faiblesse et pour que cela soit plus manifeste, il ne sera plus question de cette jeune fille dans la Bible. Peut-être a-t-elle réalisé ainsi sur la terre l’œuvre pour laquelle Dieu l’avait créée ?

Dans notre vie, nous devons remercier Dieu pour tous ceux et celles qui comme Antoine Heim ou cette jeune servante dans le 2e Livre des Rois nous ont servis de guide et nous ont ouvert la marche de la foi, d’un engagement bénévole, d’une voie professionnelle, etc... Mais quel que soit notre âge, nous devons demander pour nous la grâce de«servir de guide et ainsid’ouvrir la marche ». Qu’en ces temps difficiles, Dieu aide chacun à trouver sa place, à être ce petit maillon dans la grande chaine du bien qui se tisse heure après heure, jour après jours et bientôt semaine après semaine. Que Dieu vous inspire, vous aide et vous donne l’assurance que là où vous êtes, vous pouvez aussi faire du bien. Ainsi vous comprendrez que là où vous êtes c’est là qu’Il vous veut. L’histoire de cette jeune adolescente nous montre qu’il ne faut jamais négliger les petits conseils : ils peuvent sauver des vies, des familles et surtout ouvrir des cœurs.

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