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Petit billet du 7 avril de l'abbé Flota

6e mardi de carême – mardi saint

Frères et sœurs,

Chers amis,

Hier, j’ai oublié de vous remercier personnellement et au nom de toute l’équipe de diffusion pour tous vos retours concernant la messe des rameaux diffusée dimanche dernier.Vous avez été nombreux à nous dire qu’elle était priante et que cela vous avait permis de bien entrer dans la semaine sainte. J’ai transmis vos messages à Adrien, Agnès, Aurélie, mais aussi Christian qui jouait à l’orgue et Jean-Michel pour les prises de vue.

Aujourd’hui, vous constatez que j’ai changé le visuel qui se trouve à côté de moi. Vous y reconnaissez la sainte Cène. Je l’ai placé sous vos yeux, parce que ce mardi midi l’ensemble des prêtres du diocèse, du moins ceux qui le peuvent,nous aurionsdûnous retrouver au Grand-Séminaire de Strasbourg à partir de midipour le repas, un temps de rencontre et d’échange avec notre archevêque, une méditation spirituelle, une heure d’adoration avec la possibilité de nous confesser, la prière des vêpres et enfin la messe chrismale au cours de laquelle, l’évêque consacre le saint chrême et bénit l’huile des catéchumènes et l’huile pour les malades.

C’est au cours de cette messe, que les prêtres renouvellent annuellement leurs promesses sacerdotales. Puis l’Archevêque fait de même avec les diacres présents en fonction des engagements qui sont les leurs. Voulez-vous….

Pourquoi une telle démarche ?

Que nous le voulions ou non, la routine, le travail intensif ou les aléas du ministère érodent par moment le premier « oui » plus généreux et rempli de dynamisme de nos jeunes années. Dans le Livre de l’Apocalypse (2, 3-4), Dieu s’adresse à l’ange de l’Église qui est à Éphèse et lui dit : « Tu ne manques pas de persévérance, et tu as tant supporté pour mon nom, sans ménager ta peine.Mais j’ai contre toi que ton premier amour, tu l’as abandonné».

A côté de ma charge de curé, j’accompagne une Equipe Notre Dame composée de 5 couples, j’apprécie beaucoup de voir combien ils essayent de se donner une fois par an, le temps de faire une retraite. Ils font l’effort de consacrer un WE, parfois davantage, pour revivifier les racines de leur mariage. Durant la semaine sainte, c’est parfois un grand effort pour nous les prêtres de nous extraire des préparatifs paroissiaux pour nous donner le temps de vivre la fraternité sacerdotale entre nous et avec notre évêque, successeur des apôtres. C’est un effort, mais nous nous rendons compte combien par moment, c’est nécessaire.

Il arrive que des prêtres soient parfois à des points de rupture ou des moments charnières dans leur vie : un « oui » ou un « non » prononcé trop tard peut avoir des conséquences funestes dans la vie personnelle, le ministère, sans oublier les répercussions sur la communauté chrétienne et l’Eglise en général.Mon propos n’est pasde revenir sur ce qui a fait la une des journaux depuis maintenant 2 – 3 ans.

En reprenant le parallèle si parlant avec la vie de couple, je n’hésite pas à vous raconter un témoignage que j’ai lue il y a plusieurs années dans une revue. Un couple au bord de la rupture s’était donné comme ultime chance pour sauver leur union de faire une session Cana avec la Communauté du Chemin Neuf. Au bout de quelques jours, l’épouse n’y tenant plus, avait décidé dans son cœur, que de toute façon, cela ne servait à rien, et que, dès le retour à la maison, elle demanderait le divorce. Au cours de la messe à laquelle elle participait aux côtés de son mari, une jeune fille atteinte de trisomie 21 s’approcha d’elle, lui prit délicatement la main et se mit à lui montrer son alliance de mariage. Le geste de cette enfant tout autant que son regardpure et lumineux firent couler chez l’épouse des larmes : elle venait de comprendre que Dieu l’invitait à s’ancrer davantage dans la grâce du sacrement de mariage et à s’appuyer sur Lui. La petite intervention salutaire de cette enfant trisomique fut le signe envoyé par le ciel qui permit de sauver le couple du naufrage.

Dans la vie d’un prêtre, il en est de même. Il m’arrive parfois de rappeler l’histoire du papa de saint Jean-Baptiste. Vous la trouverez dans l’évangile de saint Luc, au chapitre un. La Bible nous dit que Zacharie était prêtre et qu’il servait Dieu dans le Temple, mais malgré sa fidélité et ses prières, il était resté sans enfant. En ce temps-là, au sein du peuple juif, les prêtres étaient mariés. Depuis qu’il était jeune, Zacharie avait demandé au Seigneur, la joie d’être papa, mais sa femme Elisabeth ne lui avait pas donné de descendance. Un jour, alors qu’il avait été tiré au sort pour offrir l’encens et se présenter devant Dieu dans la partie la plus sacrée du Temple de Jérusalem, l’ange Gabriel lui apparait et lui annonce l’incroyable nouvelle : Dieu allait enfin exaucer la prière que Zacharie avait formulé depuis tant d’années : il allait être papa. Malheureusement, le prêtre douta et devint muet pendant 9 mois jusqu’au jour où il écrivit sur une tablette que l’enfant s’appellerait bien : « Jean ».  Ce prénom signifie : « Dieu a fait grâce ».

Ce récit biblique nous montre que tout en étant au contact de Dieu lui-même, en étant régulièrement au service de la prière, une sorte de sclérose de la vie spirituelle peut s’installer si on n’y prend pas garde. C’est vrai pour chacun d’entre nous, mais nous constatons combien cetteparalysie est encore plus dangereuse chez ceux qui sont chargés d’enseignerla Parole Dieuet d’en vivre avec cohérence.

Le renouvellement des promesses sacerdotales lors de la messe chrismale ne fait pas tout, vous l’aurez compris, mais la réponse personnelle du prêtre aux questions de l’évêque reprécise le choix de vie, année après année et le réinvite à s’ancrer dans l’Esprit Saint pour lui demander de revivifier la grâce sacerdotale reçue au jour son ordination.

Exceptionnellement cette année, la messe chrismale sera célébrée jeudi matin, dans la chapelle de l’archevêché. Vous pourrez la suivre sur la page Facebook du diocèse à partir de 11h. Quant au renouvellement des promesses sacerdotales, les prêtres seront invités à les vivre le 7 d’octobre, lors de notre pèlerinage jubilaire pour le 1300e anniversaire de la mort de Ste Odile. Pour terminer cette petite causerie, je vous propose ce cantique qui reprend les paroles de Jésus dans l’évangile de st Jean au chapitre 15.

Chant : Je vous ai choisis, je vous ai établis

  1. Je vous ai choisis, Je vous ai établis
    Pour que vous alliez et viviez de ma vie.
    Demeurez en Moi, vous porterez du fruit,
    Je fais de vous mes frères et mes amis.

    2. Contemplez mes mains et mon cœur transpercés,
    Accueillez la vie que l´Amour veut donner.
    Ayez foi en moi, Je suis ressuscité,
    Et bientôt dans la gloire, vous me verrez.

    3. Recevez l´Esprit de puissance et de paix,
    Soyez mes témoins, pour vous J´ai tout donné.
    Perdez votre vie, livrez-vous sans compter,
    Vous serez mes disciples, mes bien-aimés !

    4. Consolez mon peuple, Je suis son berger.
    Donnez-lui la joie dont Je vous ai comblés.
    Ayez pour vos frères la tendresse du Père,
    Demeurez près de Moi, alors vous vivrez !

youtube.com/watch?v=SEtoup2wYHM

 

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