5e mardi de carême – 31 mars 2020
Frères et sœurs,
Chers amis,
Hier, nous avions pris le temps de méditer les deux premiers versets du psaume 22/23 : « Le Seigneur est mon berger : je ne manque de rien ». Je vous propose aujourd’hui, de nous attarder sur le verset 4 et la 1ère partie du verset 5 :
« Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal, car Tu es avec moi (…). Puis dans un 2e temps : « Tu prépares la table pour moi devant mes ennemis».
« Si je traverse les ravins ou la vallée de la mort, je ne crains aucun mal »
Que c’est beau de voir la foi de David. Souvenons-nous comment Dieu a marché avec ce berger devenu roi et lui a donné maintes et maintes victoires. Nous ne pouvons pas avoir peur quand nous savons que Dieu Lui-même marche à nos côtés. C’est avec Lui que tous les Goliath qui se dressent sur notre chemin s’écroulent comme des châteaux de cartes. En ces temps difficiles, demandons à Dieu de ne plus avoir peur.
Vous vous souvenez probablement d’un passage en Matthieu 14, 22-33 où Jésus marche de nuit sur la mer, en pleine tempête pour rejoindre ses disciples dans la barque battue par les vagues. Les voilà qui croient voir un fantôme et qui se mettent à crier de peur. Comme nous, ils ont peur pour eux, peur pour leur vie, leur famille, leurs biens, leur avenir. Ils ont beau être du métier, seuls, ils sont incapables de contrôler la situation, tout leur échappe. Mais voici que Jésus leur parle : « Confiance ! c’est moi ; n’ayez plus peur ! » (Mt 14, 27). Pierre s’enhardit alors et demande à Jésus de pouvoir marcher sur les eaux. « Seigneur, si c’est bien toi, ordonne-moi de venir vers toi sur les eaux. » (V. 28). Et Jésus l’y invite : « Viens ! ». Mais, voyant la force du vent, Pierre eut peur et, comme il commence à enfoncer, il crie : « Seigneur, sauve-moi ! » Jésus n’attend pas que Pierre boive la tasse ou qu’il se ridiculise davantage aux yeux de ses camarades. Aussitôt, nous dit st Matthieu, Jésus étendit la main, le saisit et lui dit : « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? » Le récit se conclue en ces termes : « Quand ils furent montés dans la barque, le vent tomba.Alors ceux qui étaient dans la barque se prosternèrent devant lui, et ils lui dirent : « Vraiment, tu es le Fils de Dieu ! » (V. 32 -32)
Quand Jésus monte dans la barque, les apôtres se sentent rejoints. Il est à leurs côtés de façon visible et tangible.
Demandons aussi à Jésus de nous rejoindre dans notre barque intérieure qui menace peut-être aussi de sombrer car l’avenir semble bouché.
Frères et sœurs, nous aussi, il nous arrive d’être comme Pierre de douter de la Parole de Dieu, de l’efficacité du Saint Nom de Jésus, et donc de nous enfoncer dans l’eau alors que le Christ est à nos côtés. Rappelons-nous que Jésus signifie en araméen : « Dieu sauve ». Est-ce que pour nous, Jésus est juste un homme de bien, qui a eu une issue funeste ou est-il est vraiment le Sauveur de l’humanité et donc capable de me sauver moi ?
« Tu prépares la table pour moi devant mes ennemis »
Qui est notre ennemi ? Ce soir, tous ceux et celles qui ont l’habitude de prier l’office des complies dans le bréviaire réentendrons ce petit passage de l’apôtre Pierre (1 P 5, 8-9a) : « Soyez sobres, soyez vigilants : votre adversaire, le démon, comme un lion qui rugit, va et vient, à la recherche de sa proie. Résistez-lui avec la force de la foi ».
Satan est décrit comme un lion qui cherche à dévorer qui il peut. En effet, le diable ne supporte pas quand nous sommes heureux ou quand nous avons de la joie. Cela l’énerve plus que tout. Il préfère nous voir :
- Insatisfaits parce qu’alors nous nous comparerons et deviendrons jaloux,
- Anxieux,ainsi nous ne verrons plus que nos problèmes et nous en viendrons à oublier ou négliger les autres
- Accablés et abattus ainsi nous serons tentés d’accuser Dieu.
Orla joie de Dieu est notre force et la table dont il est question pour nous dans ce psaume, c’est celle de la Parole. Même quand nous avons des problèmes, nous pouvons y aller pour nous en nourrir. Voici ce que dit le prophète Jérémie alors qu’il est au plus mal : « Quand je rencontrais tes paroles, je les dévorais ; elles faisaient ma joie, les délices de mon cœur, parce que ton nom était invoqué sur moi, Seigneur, Dieu de l’univers » (Jérémie 15, 16). Est-ce que la Parole de Dieu est vraiment notre consolation ?
Frères et sœurs, j’espère que vous sentez ou comprenez que ce n’est pas l’horoscope qui va vous sortir la tête de l’eau ou donner un sens à l’épreuve du moment.
Lorsque le roi David nous dit que « Dieu prépare la table pour nous devant nos ennemis », il ne dit pas qu’elle n’est réservée qu’à une élite, à des hommes cultivés ou des femmes de science. Chacun de nous est cette brebis que le Seigneur souhaite nourrir de sa Parole. Redisons comme l’apôtre Pierre : « Seigneur, à qui irions-nous, Tu as les paroles de la vie éternelle » (Jean 6, 68). A demain frères et sœurs pour la 2e partie du v. 5.