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Blog - Page 80

  • Petit billet du mercredi 1 avril

    5e Mercredi de carême 1er avril 

    Chers amis,

    Chers frères et sœurs

    Avant de commencer la petite explication biblique, je voudrais vraiment vous assurer de notre prière intense pour chacun et chacune d’entre vous, pour vos proches, les personnes malades de votre entourage et les défunts de vos familles. Les membres de l’EAP et moi-même sommes heureux de lire vos retours, que ce soit sur les deux pages Facebook ou par les mails qu’Agnès et Aurélie diffusent quotidiennement. Ils nous font chaud au cœur et nous encouragent à persévérer dans ces nouvelles formes d’apostolat auxquelles nous n’étions pas très habitués jusqu’à présent. Par votre prière, grâce aux réseaux sociaux, grâce aux mails, à la TV, sur KTO ou d’autres sites chrétiens, vos maisons et vos appartements deviennent ou redeviennent des petites églises domestiques comme au temps des premiers chrétiens dans les Actes des Apôtres.

    Nous voilà à notre 3e rencontre sur le psaume 22/23, avec comme je vous l’annonçais hier, la 2e partie du verset 5 : « Tu répands le parfum sur ma tête - Tu oins ma tête d’huile - ma coupe est débordante »

     

    En campagne plus qu’en ville, l’été, vous le savez, c’est la saison des mouches. C’est aussi la période où toutes sortes de parasites éclosent. Dans le cadre du ps. 22/23 que nous étudions depuis maintenant 3 jours, il est question des brebis. Jusqu’il y a peu, j’ignorais qu’il existe ce qu’on appelle ces insectes nasaux qui sont dangereux pour les moutons. L’un de ces insectes, une mouche s’appelle l’oestrus ovis, elle se niche dans les cavités nasales et dans les sinus frontaux. Les larves qui y naissent, provoquent une sinusite allergique. Dans certains cas rares, les larves peuvent aussi toucher les yeux et la brebis devient aveugle. Ces larves peuvent aussi se déplacer jusque dans le cerveau de l’animal. Dans d’autres cas, les brebis sont atteintes d’un tournis ou de vertiges, elles deviennent incapables de se déplacer, finissent par se coucher sur le flanc et meurent dans un délai d'un ou deux jours.

    Vous vous souvenez qu’hier, je vous commentais le début de ce verset 5, où le Roi David dit : « Tu prépares la table pour moi devant mes ennemis ». Au catéchisme, quand nous parlons de la parabole de la brebis égarée avec les enfants, ces derniers trouvent facilement quels sont les différents ennemis de brebis, les animaux sauvages qui peuvent la dévorer : un loup, une hyène, un chacal, un vautour. Parce que ces prédateurs sont plus forts, plus rapides et plus malins que la brebis, celle-ci n’a que peu de chance d’en réchapper si elle s’est éloignée du troupeau. Avec la mouche « oestrus ovis » c’est plus subtil mais tout aussi dangereux selon le cas.

    Qui sont nos réels ennemis ? L’apôtre Paul nous dit qu’en tant que chrétiens, « nous ne luttons pas contre des êtres de sang et de chair, mais contre les Dominateurs de ce monde de ténèbres, les Principautés, les Souverainetés, les esprits du mal qui sont dans les régions célestes » (Ephésiens 6, 12).

    Notre ennemi à nous Satan qui essaye d’agir comme ces mouches. Il cherche à se frayer un chemin jusqu’à notre tête et à affecter nos pensées et toutes autres régions de notre vie. Il essaye constamment de déposer ses petits œufs moches qui se transforment en vilains vers qui vont jusqu’à nos pensées et de là, ils irritent et infectent notre vie entière jusqu’à contrôler tout ce qui nous arrive. Par moment, ils peuvent même nous aveugler par rapport aux bienfaits de Dieu.

    Le diable adore infecter nos pensées et nous faire croire plein de choses sur Dieu, l’Eglise, la prière. Depuis nos deux semaines de confinement, n’avez-vous pas eu à lutter contre toutes sortes de pensées :

    • L’abandon de Dieu
    • La peur de la maladie, de la mort
    • La colère contre certaines personnes, etc.

    Comment nous défendre ?

    • La 1ère chose que les brebis font pour ne pas se faire infecter par les mouches, c’est qu’elles se regroupent et se couvrent mutuellement les nasaux. Nous y sommes parfois plus attentifs quand nous voyons deux chevaux qui se placent de telle façon à ce que chacun fasse du vent avec sa queue pour chasser les mouches chez l’autre. Nous aussi frères et sœurs, ne soyons pas plus royalistes que le roi : « un chrétien seul, est un chrétien en danger ». Prenons le temps de prendre des nouvelles les uns des autres, n’hésitons pas à prier même par téléphone, Skype, ou WhatsApp. Tout récemment une paroissienne l’a fait pour soutenir la famille d’un défunt. Il n’est pas nécessaire d’être prêtre ou pasteur pour agir ainsi.
    • La 2e chose à faire, c’est de demander l’onction de Dieu, c’est-à-dire d’invoquer l’Esprit Saint pour qu’il nous fasse comprendre la Parole de Dieu et qu’il nous montre combien nous sommes les enfants bien-aimés du Père. Quand le roi David dit à Dieu : « Tu répands le parfum sur ma tête - Tu oins ma tête d’huile» cette onction d’huile, représente le saint Esprit. Si nous marchons en la présence de Dieu, nous sommes totalement enduits de sa présence, et il y a quelque chose en nous qui sera différent du reste du monde. « Tu oins ma tête d’huile» : David connaissait l’importance de la présence de Dieu dans sa vie. C’est une des plus grands choses dans la vie du berger David Ps 26/27, 4 : « J'ai demandé une chose au Seigneur, la seule que je cherche : habiter la maison du Seigneur tous les jours de ma vie, pour admirer le Seigneur dans sa beauté et m'attacher à son temple».

    David nous apprend à désirer la présence de Dieu plus que toutes les autres choses. Il nous apprend à dire : « Seigneur, j’ai besoin de toi ». Nous devons apprendre à rechercher la face de Dieu, pas sa main, à vouloir sa présence, pas ses présents.

    Si nous cherchons la face de Dieu, sa main sera toujours ouverte, mais si nous ne cherchons que sa main, Il se sentira insulté. Ne venons pas à Dieu seulement quand on a besoin de quelque chose, allons à lui pour Lui : « Seigneur, j’ai besoin de ton onction, j’ai soif de ta présence, oint ma tête d’huile, Seigneur. Donne-moi Ton Esprit saint ».

    Nous voulons toujours nous rappeler que Dieu est un bon berger, et même si des choses difficiles sont peut-être arrivées dans notre vie, et qu’elles ne semblaient pas être bonnes, Dieu est toujours bon. Recherchons-le pour qui Il est et non pour ce qu’Il peut faire pour nous. Recherchons sa face et non sa main.

    « Tu répands le parfum sur ma tête, ma coupe est débordante » : Frères et sœurs que votre coupe déborde, que votre vie déborde, qu’il y ait des fruits même devant vos ennemis afin qu’ils deviennent des amis pour vous.

    Dieu vous bénisse.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

  • Petit billet du 31 mars de l'abbé Flota

    5e mardi de carême – 31 mars 2020

    Frères et sœurs,

    Chers amis,

    Hier, nous avions pris le temps de méditer les deux premiers versets du psaume 22/23 : « Le Seigneur est mon berger : je ne manque de rien ». Je vous propose aujourd’hui, de nous attarder sur le verset 4 et la 1ère partie du verset 5 :

    « Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal, car Tu es avec moi (…). Puis dans un 2e temps : « Tu prépares la table pour moi devant mes ennemis».

    « Si je traverse les ravins ou la vallée de la mort, je ne crains aucun mal » 

    Que c’est beau de voir la foi de David. Souvenons-nous comment Dieu a marché avec ce berger devenu roi et lui a donné maintes et maintes victoires. Nous ne pouvons pas avoir peur quand nous savons que Dieu Lui-même marche à nos côtés. C’est avec Lui que tous les Goliath qui se dressent sur notre chemin s’écroulent comme des châteaux de cartes. En ces temps difficiles, demandons à Dieu de ne plus avoir peur.

    Vous vous souvenez probablement d’un passage en Matthieu 14, 22-33 où Jésus marche de nuit sur la mer, en pleine tempête pour rejoindre ses disciples dans la barque battue par les vagues. Les voilà qui croient voir un fantôme et qui se mettent à crier de peur. Comme nous, ils ont peur pour eux, peur pour leur vie, leur famille, leurs biens, leur avenir. Ils ont beau être du métier, seuls, ils sont incapables de contrôler la situation, tout leur échappe. Mais voici que Jésus leur parle : « Confiance ! c’est moi ; n’ayez plus peur ! » (Mt 14, 27). Pierre s’enhardit alors et demande à Jésus de pouvoir marcher sur les eaux. « Seigneur, si c’est bien toi, ordonne-moi de venir vers toi sur les eaux. » (V. 28). Et Jésus l’y invite : « Viens ! ». Mais, voyant la force du vent, Pierre eut peur et, comme il commence à enfoncer, il crie : « Seigneur, sauve-moi ! » Jésus n’attend pas que Pierre boive la tasse ou qu’il se ridiculise davantage aux yeux de ses camarades. Aussitôt, nous dit st Matthieu, Jésus étendit la main, le saisit et lui dit : « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? » Le récit se conclue en ces termes : « Quand ils furent montés dans la barque, le vent tomba.Alors ceux qui étaient dans la barque se prosternèrent devant lui, et ils lui dirent : « Vraiment, tu es le Fils de Dieu ! » (V. 32 -32)

    Quand Jésus monte dans la barque, les apôtres se sentent rejoints. Il est à leurs côtés de façon visible et tangible.

    Demandons aussi à Jésus de nous rejoindre dans notre barque intérieure qui menace peut-être aussi de sombrer car l’avenir semble bouché.

    Frères et sœurs, nous aussi, il nous arrive d’être comme Pierre de douter de la Parole de Dieu, de l’efficacité du Saint Nom de Jésus, et donc de nous enfoncer dans l’eau alors que le Christ est à nos côtés. Rappelons-nous que Jésus signifie en araméen : « Dieu sauve ». Est-ce que pour nous, Jésus est juste un homme de bien, qui a eu une issue funeste ou est-il est vraiment le Sauveur de l’humanité et donc capable de me sauver moi ?

    « Tu prépares la table pour moi devant mes ennemis »

    Qui est notre ennemi ? Ce soir, tous ceux et celles qui ont l’habitude de prier l’office des complies dans le bréviaire réentendrons ce petit passage de l’apôtre Pierre (1 P 5, 8-9a) : « Soyez sobres, soyez vigilants : votre adversaire, le démon, comme un lion qui rugit, va et vient, à la recherche de sa proie. Résistez-lui avec la force de la foi ».

    Satan est décrit comme un lion qui cherche à dévorer qui il peut. En effet, le diable ne supporte pas quand nous sommes heureux ou quand nous avons de la joie. Cela l’énerve plus que tout. Il préfère nous voir :

    • Insatisfaits parce qu’alors nous nous comparerons et deviendrons jaloux,
    • Anxieux,ainsi nous ne verrons plus que nos problèmes et nous en viendrons à oublier ou négliger les autres
    • Accablés et abattus ainsi nous serons tentés d’accuser Dieu.

    Orla joie de Dieu est notre force et la table dont il est question pour nous dans ce psaume, c’est celle de la Parole. Même quand nous avons des problèmes, nous pouvons y aller pour nous en nourrir. Voici ce que dit le prophète Jérémie alors qu’il est au plus mal : « Quand je rencontrais tes paroles, je les dévorais ; elles faisaient ma joie, les délices de mon cœur, parce que ton nom était invoqué sur moi, Seigneur, Dieu de l’univers » (Jérémie 15, 16). Est-ce que la Parole de Dieu est vraiment notre consolation ?

    Frères et sœurs, j’espère que vous sentez ou comprenez que ce n’est pas l’horoscope qui va vous sortir la tête de l’eau ou donner un sens à l’épreuve du moment.

    Lorsque le roi David nous dit que « Dieu prépare la table pour nous devant nos ennemis », il ne dit pas qu’elle n’est réservée qu’à une élite, à des hommes cultivés ou des femmes de science. Chacun de nous est cette brebis que le Seigneur souhaite nourrir de sa Parole. Redisons comme l’apôtre Pierre : « Seigneur, à qui irions-nous, Tu as les paroles de la vie éternelle » (Jean 6, 68). A demain frères et sœurs pour la 2e partie du v. 5.

  • Petit billet du lundi 30 mars

    5e lundi de carême – 30 mars 2020

    Chers amis

    Chers frères et sœurs

    Aujourd’hui, je voudrais plus particulièrement m’attarder sur le 1er verset du psaume du jour que nous entendons à la messe, le psaume 22/23 que vous connaissez bien : « Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien ».

    C’est probablement un des psaumes les plus connus de l’Ancien Testament, parce que les images qu’il utilise sont attendrissantes. Je me souviens d’un paroissien de Rimbach qui, lorsqu’il avait vu pour la première fois l’image ci-contre, l’avait trouvée très belle.

    Vous savez que lorsque nous lisons un texte biblique, nous devons toujours nous poser la question : « Qu’est-ce que ce passage me dit sur moi et sur ma relation avec Jésus ? ». Un jour, lors d’une préparation de baptême, dans la région mulhousienne, j’ai visité un jeune couple dont la petite fille avait passé plusieurs jours à l’hôpital Hautepierre de Strasbourg après la naissance, c’est vous dire le degré de complications. Par ailleurs, vous savez ce que cela signifie d’aller à Strasbourgquand on habite le sud du Haut-Rhin. Et ce n’est pas à ceux qui sont parents, que je vais apprendre qu’une fois l’accouchement réalisé, la plus grande joie est de pouvoir se retrouver en famille, chez soi, avec tout le monde en bonne santé. Eh bien là, ce ne fut pas le cas. Dans la discussionle jeune papa m’apprit que dans les semaines qui suivraient, l’entreprise qui l’embauchait aller le licencier. Nous avons prié ensemble. Comme j’avais pris beaucoup de temps pour les écouter, je leur ai proposé de les revoir pour étudier plus spécifiquement la demande de baptême en leur laissant la revue pour choisir les lectures bibliques. Lors de notre 2e rencontre, ils m’ont parlé du psaume 22. M’étant souvenu de ce qu’ils m’avaient confié, je leur ai proposé de le lire à haute voix: « Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien ». J’ai alors demandé au jeune papa : « Est-ce que, compte tenu de ce que vous m’avez dit la dernière fois sur les soucis de santé du bébé et votre travail, vous arrivez à faire vôtres les paroles que vous venez de lire et à dire : Seigneur Tu es mon berger, avec Toi je ne manque de rien » ? Je n’ai pas la réponse ce jour-là et à la rigueur peu importe. Ce qui compte, c’est qu’un petit acte de confiance ait pu être posé dans le secret du cœur de cet homme. 

    Hier soir, au presbytère, avec Adrien nous avons écouté la 1ère conférence de carême du Père Guillaume de MENTHIERE à Paris. Il y racontait l’anecdote suivante. A la messe, lorsqu’il posait la question : « Croyez-vous en Dieu le Père tout puissant, créateur du ciel et de la terre ? » une paroissienne avait l’habitude de répondre : « Je l’aime », à la place de dire « Amen ». Et puis un jour, le prêtre l’a entendu répondre : non pas : « Je l’aime », mais « Il m’aime ».

    C’est par cette réponse qu’il a vu que cette dame avait progressé spirituellement dans sa foi. Si Dieu le Père est mon berger et que je ne manque de rien, c’est bien parce que Dieu m’aime.

    Revenons à notre psaume : vous savez qu’avant d’être roi, David était un berger.Il s’occupait du troupeau de son père Jessé. Lorsqu’il va composer cette belle prière qu’est le psaume 22, la figure du berger qu’il a été dans sa jeunesse sera tellement évocatrice qu’il va s’en servir pour traduire le caractère de Dieu.

    Dans le 1er livre de Samuel, au chapitre 17, il est question du combat contre Goliath. David se propose pour aller affronter le géant, mais le roi Saül cherche à l’en dissuader : « Tu n’es qu’un enfant, et lui, c’est un homme de guerre depuis sa jeunesse. » (v. 34). Que fait David ? Il ne dit pas effectivement, c’est une montagne de muscles, je suis incapable de quoi que ce soit ! Il se rappelle de tout ce que Dieu a fait pour lui précédemment, et c’est sur cela qu’il s’appuie pour fonder son courage et sa confiance. « Quand ton serviteur était berger du troupeau de son père, si un lion ou bien un ours venait emporter une brebis du troupeau,je partais à sa poursuite, je le frappais et la délivrais de sa gueule. S’il m’attaquait, je le saisissais par la crinière et je le frappais à mort.Ton serviteur a frappé et le lion et l’ours. Eh bien ! ce Philistin incirconcis sera comme l’un d’eux puisqu’il a défié les armées du Dieu vivant ! »David insista : « Le Seigneur, qui m’a délivré des griffes du lion et de l’ours, me délivrera des mains de ce Philistin. » Alors Saül lui dit : « Va, et que le Seigneur soit avec toi ! » (V. 34 – 37). Vous connaissez la fin de l’histoire et comment David avec seulement une fronde et quelques pierres vint à bout de ce géant.

    Et nous frères et sœurs, pourquoi n’imiterions-nous pas David en faisant confiance à Dieu comme il l’a fait ? Dieu qui nous a menés jusque-là, continuerait-il pas à le faire ? « Si Dieu est pour nous, affirme saint Paul, qui sera contre nous ? »(Romains 8, 31)

    Quand David affirme : « Je ne manque de rien », cela ne signifie pas que Dieu lui a tout donné, tout de suite. Le Seigneur ne donne jamais tout. Il donneà chacun de nousce dont nous avons besoin : quand c’est le moment et quand Lui l’estime nécessaire.

    Frères et sœurs, en cette période incertaine, essayons de garder dans notre cœur, ce simple verset pour aujourd’hui et cette nuit : «Seigneur Tu es mon berger, avec Toi je ne manque de rien »,et n’hésitons à voir le Seigneur à l’œuvre dans toutes les petites attentions qu’Il nous donnera ou qui nous seront manifestées par notre entourage. Dieu vous bénisse et vous console. A demain.

  • Petit billet du dimanche 29 mars de l'abbé Flota

    5e dimanche de carême – 29 mars

    Chers amis,

    Chers Frères et sœurs,

     

    Nous voilà à notre deuxième dimanche sans messe paroissiale, sans possibilité pour vous de pouvoir vous rendre dans une église pour y vivre le rassemblement dominical et la communion eucharistique qui manque tant à ceux qui ont le désir de s’unir à Jésus sacramentellement présent dans la sainte hostie.

    Je voudrais avoir une pensée et une prière toutes particulières pour tous ceux qui sont malades chez eux ou dont l’état de santé a nécessité une hospitalisation, mais aussi pour ceux qui nous ont quittés cette semaine.

    Aujourd’hui, je vais tour à tour m’arrêter sur l’ensemble des 4 extraits bibliques qui nous sont proposés :

    La 1ère lecture est tirée du chapitre 37 du livre d'Ezéchiel. Pour la comprendre il convient que vous preniez juste 2 mn pour lire le début du chapitre. Le prophète a une vision : il est devant un charnier à ciel ouvert. Il voit une immense étendue d'ossements desséchés et comprend qu'ils représentent toute la maison d’Israël dont le moral est au plus bas. « Nos ossements sont desséchés, notre espérance est détruite, nous sommes perdus ! »

    C’est exactement ce qui se passe pour un certain nombre de concitoyens en cette période de confinement : beaucoup de nos relations se sont asséchées, certains liens se distendent : tout contact physique avec un voisin peut être suspect, la proximité même d’un visage devient une menace, les petits-enfants si chéris par leurs grands-parents sont maintenant de potentiels porteurs de mort : « Seigneur, notre espérance est détruite, nous sommes perdus ! »

    Mais Dieu n’abandonne pas son peuple. Il invite le prophète à invoquer le St Esprit.

    • Voici alors que par le Souffle Créateur Divin, les ossements retrouvent leurs principes vitaux, ils ne sont plus des éléments épars et désarticulés d’un ancien corps humain démembré, ils se recouvrent de nerfs, de chair et de peau et se mettent à revivre : la moelle épinière, les sels minéraux, les matières organiques reprennent leurs fonctions.
    • Puis dans un 2e temps, toujours sous l’action de l’Esprit Saint, les os se rapprochent et des nerfs, des ligaments ainsi que la chair repoussent.

    Enfin dans un troisième temps, sous l’action de l’Esprit Saint, les créatures humaines sont reconstituées, elles se dressent sur leurs pieds, mais elles lancent ce cri vers le ciel : « Notre espérance est détruite, nous sommes perdus ! »

    Ne trouvez-vous pas étrange, que cette armée immense dont parle Ezéchiel lance un tel cri de désespoir ? Ce cri nous rappelle que l'on peut être mort, même avant de mourir et cela, de deux manières au moins :

    • La mort spirituelle à cause du péché : « celui qui n’aime pas, reste dans la mort » nous dit St Jean
    • Et « la mort du cœur », cette mort psychologique liée à l’absence totale d'énergie, d'espérance, d'envie de lutter et de vivre, quand on est au bord du gouffre, en pleine dépression, avec des pensées suicidaires.

    Mais voici que Dieu intervient pour donner ce supplément d’âme qui manque en faisant cette magnifique promesse : « Je vais ouvrir vos tombeaux et Je vous en ferai sortir... Je mettrai en vous mon esprit, et vous vivrez ». Frères et sœurs, comment ne pas y voir quelques similitudes avec la situation que nous vivons. Nous étions nous aussi, de par le stress, lié à un mode de vie desséchant. Par nos activités individualistes et égoïstes, notre société nous fait aussi ressembler à des ossements desséchés sans lien vraiment réel, durable et vivifiant les uns avec les autres. Mais Dieu ne veut pas que nous restions dans les différentes formes de mort que je viens d’évoquer plus haut. Il nous appelle à L’implorer, à crier vers Lui comme le fait le psalmiste :

    « Des profondeurs je crie vers Toi, Seigneur, Seigneur, écoute mon appel !
    Que ton oreille se fasse attentive au cri de ma prière ! » (Psaume 129/130, 1-2)

    Et s’il y a peut-être des personnes qui ne peuvent plus prier ou ne savent plus prier, soyons leurs porte-paroles, soyons des intercesseurs ! Demandons pour elles l’Esprit Saint de Dieu. C’est le conseil que l’apôtre Paul nous donne dans la 2e lecture. L’espérance nous viendra du don de Dieu qu’est l’Esprit Saint car Il est comme une sève qui, si elle coule en nous, nous donne le vaccin contre les différentes formes de mort que j’ai évoquées plus haut. Et c’est ainsi par l’Esprit Créateur que nous aurons accès à la vie éternelle :

    « L’Esprit vous fait vivre, puisque vous êtes devenus des justes. Et si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité Jésus, le Christ, d’entre les morts
    donnera aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous. » (Romains 8, 10-11)

     « Je vais ouvrir vos tombeaux et Je vous en ferai sortir... Je mettrai en vous mon esprit, et vous vivrez » nous dit Dieu par la voix du prophète Ezéchiel. Quelle promesse ! Et la voilà qui s’accomplit avec Lazare. Cet homme, grand ami de Jésus, est typiquement la figure de notre humanité qui a besoin de sortir de son tombeau :

    • notre humanité qui a besoin de se laisser appeler à la lumière,
    • d’être déliée de ses attaches matérialistes, de ses bandelettes d’égoïsme,
    • notre humanité qui a besoin d’une voix qui l’appelle à sortir d’elle-même, de ses enfermements, pour reprendre sens à la vie et le comprendre afin qu’elle puisse donner de la vie.

    Nous aussi, devant le tombeau de notre société, devant la pierre tombale de notre cœur nous avons à entendre la voix du Christ qui nous : « Sors dehors, viens à la lumière ». Je voudrais terminer mon propos par une citation du pape François :   

    « Ne nous laissons pas emprisonner par la tentation de rester seuls et découragés à pleurer sur nous-mêmes pour ce qui nous arrive ; ne cédons pas à la logique inutile et peu concluante de la peur, à nous répéter, résignés, que tout va mal et que rien n’est plus comme autrefois. C’est l’atmosphère du tombeau ; le Seigneur désire au contraire ouvrir la voie de la vie, celle de la rencontre avec Lui, de la confiance en Lui, de la résurrection du cœur, la voie du « Lève-toi ! Lève-toi, viens dehors ! » Voilà ce que le Seigneur nous demande et il est à nos côtés pour le faire ».

    Enfin frères et sœurs, si nous avons l’impression de ne rien pouvoir offrir spirituellement à celui qui ne croit pas, nous pouvons souffrir avec qui souffre, pleurer avec qui pleure (Rm 12,15). Avant d'annoncer la résurrection et la vie, devant le deuil des sœurs de Lazare, Jésus « pleura  » (Jn 11, 35). En ce moment, souffrir et pleurer, en particulier, avec nos frères et sœurs dans la peine ou l’angoisse, c’est aussi leur dire que nous sommes à leur côté.

    Dieu vous bénisse !

     

     

     

     

  • Petit billet du samedi 28 mars

    4e samedi de carême – 28 mars 2020

     

    Chers amis

    Chers Frères et sœurs,

     

    En ce 4e samedi de carême, je voudrais m’attarder avec vous sur l’épisode très surprenant que st Jean l’évangéliste nous raconte (Jn 7, 40-53).Alors que les membres du Grand Conseil se disputent sur la véritable identité de Jésus, les gardes chargés de l’arrêter reviennent comme des chasseurs ou des pêcheurs bredouilles. Celui qu’ils pensaient ramener sous bonne escorte a eu des paroles si surprenantes et si touchantes qu’elles ont traversé la cuirasse de leur cœur et sont venues percuter leur conscience. Voici leurs paroles :« Les gardes revinrent auprès des grands prêtres et des pharisiens, qui leur demandèrent :« Pourquoi ne l’avez-vous pas amené ? »Les gardes répondirent : « Jamais un homme n’a parlé de la sorte ! »Les pharisiens leur répliquèrent :« Alors, vous aussi, vous vous êtes laissé égarer ? » (Jean 7, 45-47)

     

    Il est fort probable que parmi ceux qui me lisent ou m’écoutent certains lecteurs ou auditeurs découvrent ce passage. Nous ne l’entendons qu’une fois dans l’année, le 4e samedi de carême et comme il n’y a que très rarement la messe du samedi matin, nous passons à côté de cette petite anecdote qui pourtant en dit long sur la personnalité de Jésus et la puissance de son attraction. Jésus en effet parlait avec simplicité. Sa parole était agréable, opportune et positive. Il choisissait les comparaisons, les images et les paraboles les plus appropriées pour ses auditeurs :

    • Le grain de blé qui doit mourir pour donner du fruit
    • La parabole du Fils prodigue pour manifester la miséricorde de Dieu, etc.

     

             Les foules cherchaient Jésus pour l’écouter et très souvent il fallait les renvoyer pour qu’elles s’en aillent. Mais une chose était l’élégance de son discours, une autre était le rayonnement de sa personne, sa douceur, son humilité, sa bonté et la simplicité avec laquelle il parlait de Dieu son Père. Très certainement, de la même façon qu’un jour les disciples ont voulu apprendre à prier en le voyant revenir de sa prière (Luc 11, 1-4), les gens qui l’écoutaient et ici en l’occurrence les soldats ont ressenti l’émotion qui transparaissait sur son visage, quand il prononçait le Nom de son Père qui est dans les cieux. Il est fort probable que les paroles de Jésus leur ont fait découvrir le meilleur d’eux-mêmes, des choses qu’ils ignoraient jusqu’à ce jour. Comment arrêter alors celui qui parle de façon si directe à la conscience, celui qui relève, fait vivre, grandir et marcher ? 

    Quelques heures seulement avant son arrestation, Jésus dit à ses disciples : « Celui qui croit en moi fera les œuvres que je fais. Il en fera même de plus grandes, (…) et tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils. Quand vous me demanderez quelque chose en mon nom, moi, je le ferai.(…)

    Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous »(Jean, 14, 12 – 16).

    En lien avec ce passage, je voudrais pour parler d’un homme qui m’a beaucoup marqué il y a 20 ans de cela : le cardinal François-Xavier Nguyen Van Thuan. J’ai eu la chance de l’écouter lors des Journées mondiales de la Jeunesse, en l’an 2000 à Rome.

    Né le 17 avril 1928, il est ordonné prêtre à 25 ans. A 49 ans il est nommé évêque d’un petit diocèse du Vietnam. Mais lorsque le pape le nomme archevêque coadjuteur de Saïgon en 1975, la police l’arrête aussitôt ! Il passe 13 ans en prison, dont 9 en isolement. Au moment de son arrestation, il n’a pas le temps de faire sa valise. Le lendemain toutefois, on lui permet de faire une petite liste de ce dont il a besoin. Feignant un mal d’estomac, il demande du vin pour médicament. Ses fidèles comprennent tout de suite et lui font parvenir une petite bouteille de vin de messe, et des hosties cachées dans une torche. Ainsi, chaque jour, avec 3 gouttes de vin et une goutte d’eau dans la paume de la main, il célèbre la messe.

    Dans ce camp, il y a chaque semaine une séance d’endoctrinement. « Avec mes coreligionnaires, nous profitions des pauses pour glisser un sachet, dans lequel il y avait des parcelles d’hosties, à chacun des quatre autres groupes de détenus : ils savaient tous que Jésus était parmi eux. La nuit, nous nous relayions pour l’adoration. Jésus Eucharistie s’imposait de par sa présence silencieuse : de nombreux chrétiens recouvraient la ferveur de la foi. Leur témoignage de service et d’amour avait un impact grandissant sur les autres prisonniers. Si irrésistible était l’amour de Jésus, que des bouddhistes et d’autres non-chrétiens se convertissaient, cédant le pas à une transformation des ténèbres de la prison en lumière pascale : et pendant ce temps, la semence a germé silencieusement sous terre, dans l’obscurité, durant la tempête. La prison s’est transformée en école de catéchisme. Les catholiques baptisaient leurs compagnons, et en devenaient les parrains ».

    C’est ainsi que Mgr Van Thuan sut vivre dans la joie du Christ ressuscité, dans le pardon, dans l’amour et dans l’unité, même face à des difficultés presque insupportables. Cette attitude provoqua tour à tour la conversion de ses gardiens, si bien que l’administration pénitentiaire décida de ne plus les changer pour éviter que d’autres ne se convertissent.

    Frères et sœurs, si nous nous sentons en prison, rappelons-nous les paroles du pape saint Jean-Paul II à propos de Mgr Van Thuan :

    « Témoin de la croix durant ses longues années d’emprisonnement au Vietnam, il nous a renforcés dans cette certitude consolante selon laquelle, lorsque tout s’écroule autour de nous, et même en nous, le Christ est notre support indéfectible. »

    Puissions-nous en ces moments difficiles rayonner de notre foi, de notre paix et de notre joie auprès de ceux qui nous entourent et qui comptent sur notre soutien. Dieu vous bénisse.

     

     

     

  • Petit billet du vendredi 27 mars

    4e vendredi de carême - 27 mars 2020

    Frères et sœurs,

    Chers amis,

    Cet après-midi, j’ai été au cimetière de Masevaux pour l’inhumation de M. Antoine Heim. Bien qu’il n’habitât plus le village de Niederbruck où il est né le 7 décembre 1927, M. Heim était un généreux donateur pour les fleurs de la chapelle saint Wendelin ainsi que celle Houppach, qu’il souhaitait voir fleurie notamment pour la messe du 15 août. Voici quelques éléments de sa vie, sur lesquels je voudrais m’appuyer pour mon petit propos quotidien :

    Lorsqu’Antoine a 4 ans, son papa décède tragiquement dans la scierie du village et sa maman se retrouve veuve à 31 ansavec 5 enfants. A 16 ans et demi, Antoine est déporté par les Allemands le 10 juillet 1944 dans le cadre du Service du travail obligatoire. Ileffectue le fameux Reichsarbeitsdienst au camp de Radeberg près de Dresden en Saxe. Cinq mois plus tard, ils’évade le 16 novembre 1944 et s’engage dans la section des Forces françaises de l'Intérieur de Masevaux, le 19 novembre 1944. Au bout de quelques jours, il reçoit la mission d’aller dans le Territoire de Belfort, à St Nicolas où se trouve l’état-major du Général de Lattre de Tassigny pour renseigner ce dernier sur l’état des troupes allemandes. Antoine accepte et devient éclaireur. Il est ainsi un des premiers avec l’Armée de Libération à fouler le sol d’Alsace pour libérer Masevaux. Dans l’extrait biographique que l’on peut retrouver dans le bulletin municipal de Niederbruck en 2014, Antoine écrit : « la nuit tombait vite, aussi le sous-lieutenant des fusiliers marins m’a proposé d’aller en patrouille le long de la Doller, rive-droite. Je servais de guide et donc j’ouvrais la marche ».

    C’est sur cette dernière expression que je voudrais m’attarder un peu avec vous : « Je servais de guide et donc j’ouvrais la marche ».

    Aujourd’hui, lorsqu’on n’a même pas 17 ans, on n’est pas encore véritablement un adulte. Mais ce n’est pas une raison pour que Dieu ne se serve pas de nous pour faire le bien. Dans la Bible, il est question de plusieurs adolescents auxquels Dieu confia certaines missions. Je voudrais vous raconter l’histoire de cette jeune fille qui comme Antoine Heim servit un jour de guide et ouvrit la marche à plus grand qu’elle :

    Ce récit se trouve dans la Bible au 2e Livre des Rois, chapitre 5, versets 1 à 19 que je vous invite à lire chez vous. Il s’agit d’une jeune juive dont on ignore le nom, celui de ses parents, son lieu de naissance et ce qu’elle est devenue après la guérison de son maître, le général syrien Naaman.

    Enlevée par les Araméens, placée au service de la femme de Naaman, chef del’armée du roi d’Aram, elle connaissait de réputation le prophète Elisée. C’est donc elle qui a été à l’origine de sa guérison miraculeuse en indiquant à sa maîtresse l’existence d’Elisée, le grand prophète de Samarie.

    Si la Bible est si discrète sur cette adolescente c’est parce que les plus belles choses se font dans le secret. Les grands événements ont une origine cachée. Saint François de Sales disait : « Le bruit ne fait pas de bien, et le bien ne fait pas de bruit ». Alors sans bruit, la jeune servante glisse en confidence à l’oreille de sa maitresse, ce qu’elle ferait si elle était à la place de son maître : elle irait trouver le prophète de Dieu.

    « Je servais de guide et donc j’ouvrais la marche ».

    Le conseil de la jeune servante prend son origine dans la foi et l’amour de Dieu qui est dans son cœur. Sa sagesse lui fait deviner que Dieu l’attendait là pour qu’elle le fasse connaître dans une nation païenne, chez des païens. Elle est bienveillante pour ses maîtres chez qui elle travaille. Bien avant que Jésus ne le dise un jour, elle réalise par avance une de ses paroles : « Que votre lumière brille devant les hommes : alors, voyant ce que vous faites de bien, ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux » (Matthieu 5, 16).

    Et c’est ce qui arriva. Une fois guéri, Naaman proclama sa foi au Dieu d’Israël : « Désormais, je le sais : il n’y a pas d’autre Dieu, sur toute la terre, que celui d’Israël ! » (2 Rois, 5, 15).

    La jeune fille a obtenu non seulement la guérison du corps de son maître, mais aussi la guérison de son âme par sa foi au Dieu véritable. Une fois de plus, la puissance de Dieu se déploie dans la faiblesse et pour que cela soit plus manifeste, il ne sera plus question de cette jeune fille dans la Bible. Peut-être a-t-elle réalisé ainsi sur la terre l’œuvre pour laquelle Dieu l’avait créée ?

    Dans notre vie, nous devons remercier Dieu pour tous ceux et celles qui comme Antoine Heim ou cette jeune servante dans le 2e Livre des Rois nous ont servis de guide et nous ont ouvert la marche de la foi, d’un engagement bénévole, d’une voie professionnelle, etc... Mais quel que soit notre âge, nous devons demander pour nous la grâce de«servir de guide et ainsid’ouvrir la marche ». Qu’en ces temps difficiles, Dieu aide chacun à trouver sa place, à être ce petit maillon dans la grande chaine du bien qui se tisse heure après heure, jour après jours et bientôt semaine après semaine. Que Dieu vous inspire, vous aide et vous donne l’assurance que là où vous êtes, vous pouvez aussi faire du bien. Ainsi vous comprendrez que là où vous êtes c’est là qu’Il vous veut. L’histoire de cette jeune adolescente nous montre qu’il ne faut jamais négliger les petits conseils : ils peuvent sauver des vies, des familles et surtout ouvrir des cœurs.

  • billet du jeudi mars

    4eJeudi de carême - 26 mars 2020 

    Chers amis,

    Chers frères et sœurs,

    Chers enfants et jeunes,

    Aujourd’hui, en lien avec la 1ère lecture de la messe, qui se trouve au chap.32 du livre de l’Exode, les v.7-14, je voudrais vous parler de Moïse et de son rôle d’intercesseur.

    A la fin du chapitre 24 du livre de l’Exode, il est dit que le Seigneur invita Moïse à monter vers Lui sur la Montagne : « Je vais Te donner, lui dit Dieu, les tables de pierre, la loi et les commandements que j’ai écrit pour qu’on les enseigne ». Et Moïse resta sur la Montagne 40 jours et 40 nuits.

    Le veau d’or

    La Bible nous dit, au chap. 32, que le peuple commença à trouver l’absence de Moïse très longue. Les Hébreux demandèrent donc à Aaron de leur fabriquer des dieux. Avec leurs boucles d’oreilles en or, Aaron leur fit un veau en métal fondu. C’est le fameux veau d’or qui est en quelque sorte le péché originel du peuple.

    Quel pourrait être un exemple de veau d’or aujourd’hui ?

    Je pense à ce match de foot en huitième de finale aller de la Ligue des Champions qui s’est tenu à Milan,le 19 février dernier. Ce jour-là, des milliers de tifosis italiens de l’Atalanta Bergamoont croisé les supporters espagnols de Valencia.En voulant suivre les dieux de leurs stades respectifs, près 45.000 fans sont repartis chez eux potentiellement contaminés. Or un mois plus tard, l’Italie ne cesse de compter ses morts et ses malades et Bergamo est devenue l’une des zones les plus sinistrées par l’épidémie de coronavirus qui terrifie la planète. Un neurologue a qualifié la rencontre sportive de véritable « bombe biologique ».

    Moïse intercède :

    Dans le cas du veau d’or dans l’Ancien Testament, que fait Moïse ? Il aurait pu dire à Dieu : « C’est vrai Seigneur, ces gens que Tu as sauvés des mains de Pharaon en les faisant sortir d’Egypte ne sont pas valables. Ne t’embête donc pas avec eux. Tu sais bien que Tu n’en tireras rien de bon. Laissez-les de côté. Moi et les miens valons bien plus qu’eux ». Chez Moïse rien de tel. Il est dit « qu’il apaisa le visage du Seigneur son Dieu ». Il ne se désolidarisa pas de ses frères pécheurs. Il pria pour ce peuple idolâtre et pris exemple sur Abraham, son père dans la foi qui intercéda auprès de Dieu pour les habitants des villes de Sodome et Gomorrhe (Genèse 18, 16 à 33).  

    Nous aussi nous pourrions parfois être tentés de juger les autres, surtout ceux dont nous pensons qu’ils sont la source de leurs propres malheurs comme ces supporters insouciants. Rappelons-nous combien Jésus Lui-aussi a intercédé pour les pécheurs. Il suffit de penser à ses dernières paroles sur la croix : « Père pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font ! » (Luc 23, 34).

    La force d’âme de Moïse :

    Alors posons-nous la question : m’arrive-t-il de prier :

    • Pour ceux que je vois faire le mal autour de moi ?
    • Pour ceux dont les attitudes ou les péchés me font honte ou me font souffrir ? Ou est-ce que spontanément, je me mets du côté des justes ?

    Frères et sœurs, nous n’arriverons à avoir l’attitude de Moïse que dans la mesure où nous l’imiterons. La Bible nous dit que : « Dieu lui parlait face à face, comme un homme parle à son ami » (Ex 33, 11). C’est dans cette intimité avec le Dieu fidèle, lent à la colère et plein d’amour, que Moïse a puisé la force et la ténacité de son intercession. Il ne priait pas pour lui, mais pour le peuple que Dieu s’était acquis. Rappelez-vous comment en Exode, au chapitre 17, v 8 à 14, il intercéda pour Josué qui se battait dans la plaine contre les Amalécites. La Bible nous dit que : « Moïse, Aaron et Hour étaient montés au sommet de la colline. Quand Moïse tenait la main levée, Israël était le plus fort. Quand il la laissait retomber, Amalec était le plus fort. Mais les mains de Moïse s’alourdissaient ; on prit une pierre, on la plaça derrière lui, et il s’assit dessus. Aaron et Hour lui soutenaient les mains, l’un d’un côté, l’autre de l’autre. Ainsi les mains de Moïse restèrent fermes jusqu’au coucher du soleil. Et Josué triompha des Amalécites au fil de l’épée ».Rappelons ici que les prénoms de Josué et Jésus ont la même racine.

    Dieu m’invite aussi à intercéder :

    Aujourd’hui, Frères et sœurs il nous est donné d’imiter Moïse. Nous ne pourrons probablement pas monter sur la montagne, mais il nous est possible de lever les bras au ciel en priant avec ceux et celles qui nous entourent, même par téléphone ou par Skype comme vous êtes quelques-uns à le faire. Dans la foi, nous pourrons supplier Dieu pour le corps médical et les scientifiques qui cherchent à soigner des malades, à sauver des vies et à trouver un vaccin. Comme Moïse, il peut nous arriver à nous aussi de baisser les bras, puissiez-vous trouver des personnes autour de vous qui vous aide à prier. De très nombreuses propositions existent avec des messes, des cultes, des temps de louange, d’adoration, chapelets, de bonnes exhortations sur internet ou à la TV. Il n’est pas possible, et il n’est même pas souhaitable de tout faire car il faut garder un équilibre. Rappelez-vous la sage devise de st Benoit : « ora et labora » : « prie et travaille ». Il faut donc les deux.

    En conclusion du récit de la victoire de Josué, il est dit au v 15 qu’après la bataille : « Moïse bâtit un autel et l’appela : « Le-Seigneur-est-mon-étendard. » Nous aussi, frères et sœurs, une fois que ces événements seront passés, nous essayerons, en temps opportun de faire quelque chose qui marquera notre foi en ce Dieu qui nous sauve et notre action de grâce pour sa victoire sur le mal. Gardez courage, soyez des intercesseurs, soutenons-nous dans la prière et que Dieu vous bénisse.