1er mardi de Pâques – octave pascale - 14 avril
Chers frères et sœurs,
Chers amis,
Nous nous retrouvons à nouveau pour cheminer vers la Pentecôte et nous préparer à recevoir ou renouveler en nous le don de l’Esprit Saint. Vous êtes nombreux à connaitre le cantique:
Viens Esprit de sainteté, viens, Esprit de lumière
Viens, Esprit de feu,viens, nous embraser.
C’est la strophe n° 4 sur laquelle je voudrais m’attarder un peu en lien avec le récit d’apparition que l’Eglise nous propose aujourd’hui (Jean 20, 11-18).
- Fais-nous reconnaître l'amour du Père, et révèle-nous la face du Christ.
C’est strictement la suite de ce que nous avons entendu le jour de Pâques (Jean 20, 1-10), quand Marie-Madeleine se rend au tombeau de bon matin, découvre qu’il est vide, puis appelle Pierre et Jean. Lorsque les deux disciples après avoir constaté la disparition du corps s’en vont, Marie-Madeleine reste seule. Et ce n’est qu’à ce moment-là qu’elle s’autorise à regarder, elle-aussi, dans le tombeau. Contrairement à ce qu’elle pensait, il n’est pas vide : « Elle aperçoit deux anges vêtus de blanc, assis l’un à la tête et l’autre aux pieds, à l’endroit où avait reposé le corps de Jésus ».Cette position des anges n’est pas dû au hasard.
Dans le livre de l’Exode au chapitre 25, v. 18, il est dit que dans le Saint des saints, il y avait le propitiatoire : une Plaque d'or pur, ornée de deux chérubins se faisant face. Cette plaque recouvrait l'Arche d'alliance et elle symbolisait le siège de la présence et du pardon de Dieu.Ces deux chérubins se faisant face, on les retrouve dans certaines de nos églises, l’un à droite et l’autre à gauche du tabernacle, comme sur l’ancienMaître-autel deMasevaux, avant l’incendie.
Dans le passage de st Jean 20, v. 11-18, nous pouvons retenir 5 moments que j’empreinte ici à Olivier BELLEIL, diacre permanent dans la Cté du Verbe de Vie :
- Le premier c’est celui de l’abattement, la désolation de Marie-Madeleine se tenant près du tombeau, toute en pleurs. Et l’accent est mis sur le mot : pleurs, en pleurant, « Pourquoi pleures-tu? ». Bien des fois, nous ressemblons à Marie-Madeleine, dans nos périodes de découragement, d’abattement et de pleurs.
- Marie-Madeleine cherche un corps inanimé qu’elle imagine avoir été volé. Or, elle n’est plus dans un cimetière à proprement parlé, car à côté d’elle, il y a une présence : la présence de Jésus, mais pour l’instant, elle l’ignore. Elle est comme le patriarche Jacob qui s’exclame : « Dieu est là et moi, je ne le savais pas» (Genèse 28, 16). Elle aperçoit Jésus, mais elle ne sait pas que c’est lui. C’estce qui peut nous arriver dans notre vie ; Jésus est là près de nous, mais nous l’ignorons, nous ne reconnaissons pas sa présence.
- Olivier BELLEIL explique que, ce qui va permettre cette reconnaissance, c’est quand Jésus l’appelle par son prénom : « Marie» et elle de lui répondre : « Rabbouni », c’est à dire « maître ». Dans la Bible, le nom c’est l’identité, c’est le moi profond. Ceux et celles qui ont déjà fait une rencontre personnelle avec Dieu, savent expliquer qu’à ce moment-là, ils se sont sentis aimés pour ce qu’ils étaient. Je vous invite à écouter sur internet le récit de conversion de Nathalie SARACCO ou à acheter son livre qui s’intitule : « Pour ses beaux yeux ». Que ce soit une expérience de mort imminente, une conversion, un retour à Dieu, une effusion de l’Esprit, à un moment de sa vie, la personne se sent comme appelée, regardée, reconnue, nommée par Jésus. C’est une expérience si forte qu’elle change tout. Je ne suis plus simplement chrétien, mais je suis quelqu’un dont le nom est gravé dans le cœur de Jésus.
- La mission : « Va dire à mes frères, je monte vers mon Dieu et votre Dieu, mon Père et votre Père». Nous pourrions la résumer avec la dernière strophe (la 6e) du cantique « Viens Esprit de sainteté » :
Témoin véridique, Tu nous entraînes à proclamer : Christ est ressuscité !
- Marie-Madeleine s’en va donc annoncer aux disciples : « J’ai vu le Seigneur» et elle raconte ce qu’Il lui a dit. Dans notre vie aussi, Jésus se manifeste.
Dans notrequotidien, dans les circonstances, dans les évènements préparés par Dieu,Jésus fait pour nous de belles choses, et comme Marie-Madeleine il nous est donné de témoigner de Lui et de notre espérance.
Aujourd’hui, par exemple, j’ai parlé avec quelqu’un qui côtoie beaucoup la mort. Au terme de la discussion, je lui ai demandé : « Est-ce que vous priez un peu le soir pour confier toutes ces personnes et ces situations que vous rencontrez toute la journée ? » - silence –« Peut-être que cela va vous obliger à descendre dans votre cœur et à redire des prières apprises avec votre maman ou votre grand-mère ». « Oui -m’a-t-elle répondu - avec ma grand-mère, je vais le faire ».
Esprit Saint, Toi le Témoin véridique, apprends-moi à proclamer que Jésus est vraiment ressuscité ! Montre-moi la joie qu’il y a à réjouir un cœur qui a besoin d’espérance. Comme Marie-Madeleine, fait de moi un témoin de la Présence de Jésus dans ma vie. Amen.