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Blog - Page 87

  • Petit billet du vendredi 3 avril

    Quelques annonces :

    Par rapport à la bénédiction des rameaux. Nous suivrons les directives diocésaines. Pour éviter de déconnecter la bénédiction des rameaux des lectures de la Passion (qui ne font qu’une seule et même liturgie) il n’y aura pas de stocks de rameaux bénis préalablement dans les églises où les uns et les autres pourraient se servir et se contaminer. Par contre, nous vous proposons de cueillir une petite branche de buis ou de thuya et de la placer sur un crucifix ou dans votre coin de prière. Une fois le confinement terminé, vous pourrez inviter un des prêtres ou le diacre pour une bénédiction de votre maison et de votre appartement, le rameau en question serait béni à ce moment-là.

    Nous avons la joie de vous annoncer que 10h00, la messe « privée » de ce dimanche à l’église de Masevaux, toutes portes fermées, pourra être suivie sur internet par un lien qui sera mis en ligne sur le blog de la cté de paroisses. Pour y accéder, il vous suffira de pointer votre souris sur le lien en bleu et d’appuyer en même temps sur la touche CTRL de votre clavier http://communautedeparoisses-doller.hautetfort.com

     

     

    5e vendredi de carême – 3 avril 2020

    Chers frères et sœurs,

    Chers amis,

    Comme beaucoup d’entre vous, il m’arrive de recevoir quelques appels de personnes qui sont parfois angoissées ou malmenées parce qu’elles sont malades ou tout simplement parce qu’elles ont peur. C’est à la fois humain et normal. Jésus lui-même a éprouvé de la peur. Rappelez-vous ce qui s’est passé quand il était au jardin des Oliviers. St Luc nous dit que son angoisse face à sa Passion fut si forte que « sa sueur devint comme des gouttes de sang qui tombaient sur la terre » (Luc 22, 44). Dans cette période de confinement, où bien des mauvaises nouvelles arrivent en cascade, je pense que vous comme moi avons déjà probablement envisagé l’éventualité de la maladie, de l’hospitalisation, voire pire. En temps normal, notre imagination est déjà galopante. Durant cette période, la tentation pourrait de laisser tourner la tv en boucle ou de ne jamais éteindre sa radio. Mais par vous-mêmes, vous vous êtes déjà rendus compte que tout cela pouvait devenir profondément mortifère. Ste Thérèse d’Avila appelait l’imagination : « la folle du logis ». Aussi pour éviter qu’elle ne devienne un avion supersonique, il faut savoir couper dans la journée certaines sources d’information en continue, s’arrêter et avoir des temps de prière réguliers pour demander la paix. 

    Pour l’avoir expérimenté récemment avec une personne à qui j’ai proposé de prier, je vous propose de vivre ensemble un petit moment, où chacun d’entre nous pourrait remettre au Seigneur ses difficultés.

    La prière que je vous propose n’est exhaustive, ce n’est pas non plus une prière miracle qui dispenserait d’aller voir son médecin ou de prendre son traitement. Le spirituel et le médical sont complémentaires et ne sont pas là pour s’opposer.

    Je propose de commencer par ce cantique d’Elisabeth BOURBOUZE que vous pouvez trouver sur internet :

     

    1 - Viens Saint Esprit, viens par ton vent, remplir le temple que je suis.

    Oh viens Saint Esprit, souffle puissant, brise d'amour, courant de vie.

    Souffle sur moi, souffle sur moi, souffle (bis), Souffle sur moi, souffle vent de Dieu.

     

    2 - Viens Saint Esprit, viens par ta pluie, mouiller la terre que je suis.

    Oh viens Saint Esprit, flot impétueux, source d'amour, fleuve de vie.

    Coule sur moi, coule sur moi, coule, (bis)

    Coule sur moi, coule pluie de Dieu.

     

    3 - Viens Saint Esprit, viens par ton feu, brûler l'offrande que je suis.

    Oh viens Saint Esprit, feu dévorant, brasier d'amour, flamme de vie.

    Embrase-moi, embrase-moi, brûle, (bis).

    Embrase-moi, brûle feu de Dieu.

     

     

     

     

    Prière :

    Seigneur Jésus, je veux comme saint Jean l’évangéliste le fit le soir de ta passion, me reposer sur ton cœur. Comme cette brebis dans tes mains, viens me prendre tout contre toi et me donner la paix et l’assurance que dans ta main, je ne crains aucun mal.

    Que ta paix recouvre ma maison / mon appartement et toutes les personnes qui y demeurent. Que ta paix recouvre ma famille, mes parents, mes enfants, petits-enfants et mes amis. Viens également donner ta paix aux personnes qui me sont antipathiques ou que ne m’aiment pas.

    Jésus, par l’onction de l’Esprit Saint, reçue à mon baptême (à ma confirmation) libère-moi de toute pensée négative, de découragement, de tristesse maladive ou d’auto jugement.Par la grâce de mon baptême et le privilège d’être enfant de Dieu, par ma foi au Dieu, Père, Fils et Esprit Saint je m’ouvre à l’action du Saint Esprit.

    Esprit de bénédiction, touche mon cœur, mes sentiments et mes émotions ; détruis les sentiments qui ne viennent pas de toi et guéris les blessures de mon cœur et de ma vie.

    Esprit de bénédiction, purifie et bénis maintenant chaque cellule de mon corps. Viens régénérer mon cerveau, mon intelligence, ma mémoire, mon imagination et détruire en moi toutes les causes de trouble.

    Esprit de bénédiction, touche maintenant chaque membre de mon corps, mes organes internes et mes sens : ma vue, mou ouïe, mon goût, mon odorat et mon toucher. Esprit de bénédiction, touche mon système nerveux, mon système glandulaire et hormonal ; touche mon système respiratoire et mon système circulatoire ; touche mon système musculaire et mon système osseux ; touche mes organes digestifs.

    Esprit de guérison, guéris-moi par la puissance des saintes plaies de Jésus. Guéris mon corps, mon âme, mon esprit... Vierge Marie, arrache-moi à tout ce qui ne vient pas de Jésus et enveloppe-moi dans ton manteau maternel.

    Vierge Immaculée, prie pour moi et appelle constamment sur moi l’Esprit de bénédiction et la bénédiction de Dieu le Père, au nom de Jésus mon Sauveur. Amen

    Soyez bénis !

  • Petit billet du jeudi 2 avril

    5e jeudi de carême – 2 avril 2020

    Chers amis

    Chers frères et sœurs,

    Je suis heureux de vous retrouver par le biais de nos pages Facebook ou par ce petit mail qui vous parvient quotidiennement.

    J’ai eu plusieurs nouvelles concernant des personnes récemment malades ou hospitalisées, dont un enfant de la vallée. Je n’oublie pas non plus les décès qui nous touchent de près ou de loin. Aussi, malgré ce que nous entendons ou ce qui nous arrive, continuons de rester en prière les uns avec les autres et les uns pour les autres.

    Depuis trois rencontres déjà, nous prenons le temps de méditer ces beaux versets du Ps22/23 tout en regardant cette image de Jésus, bon pasteur. Nous arrivons aujourd’hui au v. 6 a :

    « Grâce et bonheur m'accompagnent tous les jours de ma vie »

     

    Pourquoi ne pas s’imaginer un instant Jésus lui-même priant ce psaume, aux bons jours comme aux mauvais jours. Dimanche prochain, nous entrerons dans la semaine sainte. A la lumière des Evangiles, nous comprenons que même une vie menée dans le désir de la fidélité à Dieu n’est pas toujours un pré d’herbe fraîche. Comme le Christ, mais aussi comme tant d’autres témoins de la foi avant nous, nous faisons l’expérience de passer par la vallée ou les ravins de la mort et par moment, comme en cette période, nous n’en voyons pas le bout. Par ailleurs, comme le Christ, mais aussi comme tant d’amis du Seigneur nous rencontrons égalementdes adversaires ou l’Ennemi (avec un grand E) tout court. Cependant la Bible nous montre que les grâces de Dieu accompagnent toujours celui qui s’abandonne à Lui.

    Je ne sais pas si vous vous souvenez de l’épisode de Joseph, le fils de Jacob, dans le Livre de la Genèse. Le voilà en prison suite à une fausse dénonciation et la Bible nous dit que malgré cette situation : « Le Seigneur était avec lui ; il lui accorda sa faveur et lui fit trouver grâce aux yeux du chef de la prison » (Genèse 39, 21).

    Nous aussi, nous pourrions penser, dire ou même crier : « Seigneur, sors-moi de la prison où je me trouve ». Cette prison, elle peut être mentale, elle peut être liée à nos peurs, mais c’est aussi pour certains ce petit appartement ou cette maison dans laquelle je me retrouve confiné seul ou à plusieurs.

    Le livre de la genèse nous raconte que Joseph n’était pas incarcéré seul. Il était avec l’échanson et le panetier du roi d’Égypte. Deux hommes beaucoup mieux en vue que lui. Malgré la distance sociale qui le séparait d’eux, et le sort commun qu’ils partageaient tous les trois, Joseph ne perdit rien de son désir de servir. Il remarqua un jour, au petit matin, que ses deux colocataires ils avaient tous deux la mine défaite. Joseph eut alors la délicatesse de leur demander : « Pourquoi vos visages sont-ils si sombres aujourd’hui ? » (Gn 40, 7). Tous deux avaient passé une très mauvaise nuit à cause d’un songe qu’ils étaient incapables de comprendre. Joseph le leur interpréta.

    Pour nous frères et sœurs, le but n’est pas de se lancer dans l’interprétation des rêves, nous risquerions de dire beaucoup d’inexactitudes. Le projet de Dieu sur nous, c’est qu’en toutes circonstances nous ne manquions aucune occasion de faire le bien, en somme que nous ne manquions pas de charité.

    Dans notre prison, quelle que soit sa forme et la tempête à traverser, prions pour voir la bonté de Dieu jusque dans le lieu où nous nous trouvons, ou jusque dans notre cœur. Demandons à Dieu de ne pas oublier qu’il y a dans notre prison d’autres gens et qu’il nous est possible de prendre soin d’eux. En agissant ainsi Dieu nous manifestera encore plus sa bonté dans nos vies.

    Pour conclure, je voudrais vous inviter à faire nôtre ces belles paroles de l’apôtre Paul, qui lui aussi passa plusieurs années de vie,privé de liberté :

    « L’amour prend patience ; l’amour rend service ; l’amour ne jalouse pas ; il ne se vante pas, ne se gonfle pas d’orgueil ;il ne fait rien d’inconvenant ; il ne cherche pas son intérêt ; il ne s’emporte pas ; il n’entretient pas de rancune ; il ne se réjouit pas de ce qui est injuste, mais il trouve sa joie dans ce qui est vrai ;il supporte tout, il fait confiance en tout, il espère tout, il endure tout.L’amour ne passera jamais ». (1 Corinthiens 13, 4 – 8).

    Dieu vous bénisse.

     

     

  • Petit billet du mercredi 1 avril

    5e Mercredi de carême 1er avril 

    Chers amis,

    Chers frères et sœurs

    Avant de commencer la petite explication biblique, je voudrais vraiment vous assurer de notre prière intense pour chacun et chacune d’entre vous, pour vos proches, les personnes malades de votre entourage et les défunts de vos familles. Les membres de l’EAP et moi-même sommes heureux de lire vos retours, que ce soit sur les deux pages Facebook ou par les mails qu’Agnès et Aurélie diffusent quotidiennement. Ils nous font chaud au cœur et nous encouragent à persévérer dans ces nouvelles formes d’apostolat auxquelles nous n’étions pas très habitués jusqu’à présent. Par votre prière, grâce aux réseaux sociaux, grâce aux mails, à la TV, sur KTO ou d’autres sites chrétiens, vos maisons et vos appartements deviennent ou redeviennent des petites églises domestiques comme au temps des premiers chrétiens dans les Actes des Apôtres.

    Nous voilà à notre 3e rencontre sur le psaume 22/23, avec comme je vous l’annonçais hier, la 2e partie du verset 5 : « Tu répands le parfum sur ma tête - Tu oins ma tête d’huile - ma coupe est débordante »

     

    En campagne plus qu’en ville, l’été, vous le savez, c’est la saison des mouches. C’est aussi la période où toutes sortes de parasites éclosent. Dans le cadre du ps. 22/23 que nous étudions depuis maintenant 3 jours, il est question des brebis. Jusqu’il y a peu, j’ignorais qu’il existe ce qu’on appelle ces insectes nasaux qui sont dangereux pour les moutons. L’un de ces insectes, une mouche s’appelle l’oestrus ovis, elle se niche dans les cavités nasales et dans les sinus frontaux. Les larves qui y naissent, provoquent une sinusite allergique. Dans certains cas rares, les larves peuvent aussi toucher les yeux et la brebis devient aveugle. Ces larves peuvent aussi se déplacer jusque dans le cerveau de l’animal. Dans d’autres cas, les brebis sont atteintes d’un tournis ou de vertiges, elles deviennent incapables de se déplacer, finissent par se coucher sur le flanc et meurent dans un délai d'un ou deux jours.

    Vous vous souvenez qu’hier, je vous commentais le début de ce verset 5, où le Roi David dit : « Tu prépares la table pour moi devant mes ennemis ». Au catéchisme, quand nous parlons de la parabole de la brebis égarée avec les enfants, ces derniers trouvent facilement quels sont les différents ennemis de brebis, les animaux sauvages qui peuvent la dévorer : un loup, une hyène, un chacal, un vautour. Parce que ces prédateurs sont plus forts, plus rapides et plus malins que la brebis, celle-ci n’a que peu de chance d’en réchapper si elle s’est éloignée du troupeau. Avec la mouche « oestrus ovis » c’est plus subtil mais tout aussi dangereux selon le cas.

    Qui sont nos réels ennemis ? L’apôtre Paul nous dit qu’en tant que chrétiens, « nous ne luttons pas contre des êtres de sang et de chair, mais contre les Dominateurs de ce monde de ténèbres, les Principautés, les Souverainetés, les esprits du mal qui sont dans les régions célestes » (Ephésiens 6, 12).

    Notre ennemi à nous Satan qui essaye d’agir comme ces mouches. Il cherche à se frayer un chemin jusqu’à notre tête et à affecter nos pensées et toutes autres régions de notre vie. Il essaye constamment de déposer ses petits œufs moches qui se transforment en vilains vers qui vont jusqu’à nos pensées et de là, ils irritent et infectent notre vie entière jusqu’à contrôler tout ce qui nous arrive. Par moment, ils peuvent même nous aveugler par rapport aux bienfaits de Dieu.

    Le diable adore infecter nos pensées et nous faire croire plein de choses sur Dieu, l’Eglise, la prière. Depuis nos deux semaines de confinement, n’avez-vous pas eu à lutter contre toutes sortes de pensées :

    • L’abandon de Dieu
    • La peur de la maladie, de la mort
    • La colère contre certaines personnes, etc.

    Comment nous défendre ?

    • La 1ère chose que les brebis font pour ne pas se faire infecter par les mouches, c’est qu’elles se regroupent et se couvrent mutuellement les nasaux. Nous y sommes parfois plus attentifs quand nous voyons deux chevaux qui se placent de telle façon à ce que chacun fasse du vent avec sa queue pour chasser les mouches chez l’autre. Nous aussi frères et sœurs, ne soyons pas plus royalistes que le roi : « un chrétien seul, est un chrétien en danger ». Prenons le temps de prendre des nouvelles les uns des autres, n’hésitons pas à prier même par téléphone, Skype, ou WhatsApp. Tout récemment une paroissienne l’a fait pour soutenir la famille d’un défunt. Il n’est pas nécessaire d’être prêtre ou pasteur pour agir ainsi.
    • La 2e chose à faire, c’est de demander l’onction de Dieu, c’est-à-dire d’invoquer l’Esprit Saint pour qu’il nous fasse comprendre la Parole de Dieu et qu’il nous montre combien nous sommes les enfants bien-aimés du Père. Quand le roi David dit à Dieu : « Tu répands le parfum sur ma tête - Tu oins ma tête d’huile» cette onction d’huile, représente le saint Esprit. Si nous marchons en la présence de Dieu, nous sommes totalement enduits de sa présence, et il y a quelque chose en nous qui sera différent du reste du monde. « Tu oins ma tête d’huile» : David connaissait l’importance de la présence de Dieu dans sa vie. C’est une des plus grands choses dans la vie du berger David Ps 26/27, 4 : « J'ai demandé une chose au Seigneur, la seule que je cherche : habiter la maison du Seigneur tous les jours de ma vie, pour admirer le Seigneur dans sa beauté et m'attacher à son temple».

    David nous apprend à désirer la présence de Dieu plus que toutes les autres choses. Il nous apprend à dire : « Seigneur, j’ai besoin de toi ». Nous devons apprendre à rechercher la face de Dieu, pas sa main, à vouloir sa présence, pas ses présents.

    Si nous cherchons la face de Dieu, sa main sera toujours ouverte, mais si nous ne cherchons que sa main, Il se sentira insulté. Ne venons pas à Dieu seulement quand on a besoin de quelque chose, allons à lui pour Lui : « Seigneur, j’ai besoin de ton onction, j’ai soif de ta présence, oint ma tête d’huile, Seigneur. Donne-moi Ton Esprit saint ».

    Nous voulons toujours nous rappeler que Dieu est un bon berger, et même si des choses difficiles sont peut-être arrivées dans notre vie, et qu’elles ne semblaient pas être bonnes, Dieu est toujours bon. Recherchons-le pour qui Il est et non pour ce qu’Il peut faire pour nous. Recherchons sa face et non sa main.

    « Tu répands le parfum sur ma tête, ma coupe est débordante » : Frères et sœurs que votre coupe déborde, que votre vie déborde, qu’il y ait des fruits même devant vos ennemis afin qu’ils deviennent des amis pour vous.

    Dieu vous bénisse.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

  • Petit billet du 31 mars de l'abbé Flota

    5e mardi de carême – 31 mars 2020

    Frères et sœurs,

    Chers amis,

    Hier, nous avions pris le temps de méditer les deux premiers versets du psaume 22/23 : « Le Seigneur est mon berger : je ne manque de rien ». Je vous propose aujourd’hui, de nous attarder sur le verset 4 et la 1ère partie du verset 5 :

    « Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal, car Tu es avec moi (…). Puis dans un 2e temps : « Tu prépares la table pour moi devant mes ennemis».

    « Si je traverse les ravins ou la vallée de la mort, je ne crains aucun mal » 

    Que c’est beau de voir la foi de David. Souvenons-nous comment Dieu a marché avec ce berger devenu roi et lui a donné maintes et maintes victoires. Nous ne pouvons pas avoir peur quand nous savons que Dieu Lui-même marche à nos côtés. C’est avec Lui que tous les Goliath qui se dressent sur notre chemin s’écroulent comme des châteaux de cartes. En ces temps difficiles, demandons à Dieu de ne plus avoir peur.

    Vous vous souvenez probablement d’un passage en Matthieu 14, 22-33 où Jésus marche de nuit sur la mer, en pleine tempête pour rejoindre ses disciples dans la barque battue par les vagues. Les voilà qui croient voir un fantôme et qui se mettent à crier de peur. Comme nous, ils ont peur pour eux, peur pour leur vie, leur famille, leurs biens, leur avenir. Ils ont beau être du métier, seuls, ils sont incapables de contrôler la situation, tout leur échappe. Mais voici que Jésus leur parle : « Confiance ! c’est moi ; n’ayez plus peur ! » (Mt 14, 27). Pierre s’enhardit alors et demande à Jésus de pouvoir marcher sur les eaux. « Seigneur, si c’est bien toi, ordonne-moi de venir vers toi sur les eaux. » (V. 28). Et Jésus l’y invite : « Viens ! ». Mais, voyant la force du vent, Pierre eut peur et, comme il commence à enfoncer, il crie : « Seigneur, sauve-moi ! » Jésus n’attend pas que Pierre boive la tasse ou qu’il se ridiculise davantage aux yeux de ses camarades. Aussitôt, nous dit st Matthieu, Jésus étendit la main, le saisit et lui dit : « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? » Le récit se conclue en ces termes : « Quand ils furent montés dans la barque, le vent tomba.Alors ceux qui étaient dans la barque se prosternèrent devant lui, et ils lui dirent : « Vraiment, tu es le Fils de Dieu ! » (V. 32 -32)

    Quand Jésus monte dans la barque, les apôtres se sentent rejoints. Il est à leurs côtés de façon visible et tangible.

    Demandons aussi à Jésus de nous rejoindre dans notre barque intérieure qui menace peut-être aussi de sombrer car l’avenir semble bouché.

    Frères et sœurs, nous aussi, il nous arrive d’être comme Pierre de douter de la Parole de Dieu, de l’efficacité du Saint Nom de Jésus, et donc de nous enfoncer dans l’eau alors que le Christ est à nos côtés. Rappelons-nous que Jésus signifie en araméen : « Dieu sauve ». Est-ce que pour nous, Jésus est juste un homme de bien, qui a eu une issue funeste ou est-il est vraiment le Sauveur de l’humanité et donc capable de me sauver moi ?

    « Tu prépares la table pour moi devant mes ennemis »

    Qui est notre ennemi ? Ce soir, tous ceux et celles qui ont l’habitude de prier l’office des complies dans le bréviaire réentendrons ce petit passage de l’apôtre Pierre (1 P 5, 8-9a) : « Soyez sobres, soyez vigilants : votre adversaire, le démon, comme un lion qui rugit, va et vient, à la recherche de sa proie. Résistez-lui avec la force de la foi ».

    Satan est décrit comme un lion qui cherche à dévorer qui il peut. En effet, le diable ne supporte pas quand nous sommes heureux ou quand nous avons de la joie. Cela l’énerve plus que tout. Il préfère nous voir :

    • Insatisfaits parce qu’alors nous nous comparerons et deviendrons jaloux,
    • Anxieux,ainsi nous ne verrons plus que nos problèmes et nous en viendrons à oublier ou négliger les autres
    • Accablés et abattus ainsi nous serons tentés d’accuser Dieu.

    Orla joie de Dieu est notre force et la table dont il est question pour nous dans ce psaume, c’est celle de la Parole. Même quand nous avons des problèmes, nous pouvons y aller pour nous en nourrir. Voici ce que dit le prophète Jérémie alors qu’il est au plus mal : « Quand je rencontrais tes paroles, je les dévorais ; elles faisaient ma joie, les délices de mon cœur, parce que ton nom était invoqué sur moi, Seigneur, Dieu de l’univers » (Jérémie 15, 16). Est-ce que la Parole de Dieu est vraiment notre consolation ?

    Frères et sœurs, j’espère que vous sentez ou comprenez que ce n’est pas l’horoscope qui va vous sortir la tête de l’eau ou donner un sens à l’épreuve du moment.

    Lorsque le roi David nous dit que « Dieu prépare la table pour nous devant nos ennemis », il ne dit pas qu’elle n’est réservée qu’à une élite, à des hommes cultivés ou des femmes de science. Chacun de nous est cette brebis que le Seigneur souhaite nourrir de sa Parole. Redisons comme l’apôtre Pierre : « Seigneur, à qui irions-nous, Tu as les paroles de la vie éternelle » (Jean 6, 68). A demain frères et sœurs pour la 2e partie du v. 5.

  • Petit billet du lundi 30 mars

    5e lundi de carême – 30 mars 2020

    Chers amis

    Chers frères et sœurs

    Aujourd’hui, je voudrais plus particulièrement m’attarder sur le 1er verset du psaume du jour que nous entendons à la messe, le psaume 22/23 que vous connaissez bien : « Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien ».

    C’est probablement un des psaumes les plus connus de l’Ancien Testament, parce que les images qu’il utilise sont attendrissantes. Je me souviens d’un paroissien de Rimbach qui, lorsqu’il avait vu pour la première fois l’image ci-contre, l’avait trouvée très belle.

    Vous savez que lorsque nous lisons un texte biblique, nous devons toujours nous poser la question : « Qu’est-ce que ce passage me dit sur moi et sur ma relation avec Jésus ? ». Un jour, lors d’une préparation de baptême, dans la région mulhousienne, j’ai visité un jeune couple dont la petite fille avait passé plusieurs jours à l’hôpital Hautepierre de Strasbourg après la naissance, c’est vous dire le degré de complications. Par ailleurs, vous savez ce que cela signifie d’aller à Strasbourgquand on habite le sud du Haut-Rhin. Et ce n’est pas à ceux qui sont parents, que je vais apprendre qu’une fois l’accouchement réalisé, la plus grande joie est de pouvoir se retrouver en famille, chez soi, avec tout le monde en bonne santé. Eh bien là, ce ne fut pas le cas. Dans la discussionle jeune papa m’apprit que dans les semaines qui suivraient, l’entreprise qui l’embauchait aller le licencier. Nous avons prié ensemble. Comme j’avais pris beaucoup de temps pour les écouter, je leur ai proposé de les revoir pour étudier plus spécifiquement la demande de baptême en leur laissant la revue pour choisir les lectures bibliques. Lors de notre 2e rencontre, ils m’ont parlé du psaume 22. M’étant souvenu de ce qu’ils m’avaient confié, je leur ai proposé de le lire à haute voix: « Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien ». J’ai alors demandé au jeune papa : « Est-ce que, compte tenu de ce que vous m’avez dit la dernière fois sur les soucis de santé du bébé et votre travail, vous arrivez à faire vôtres les paroles que vous venez de lire et à dire : Seigneur Tu es mon berger, avec Toi je ne manque de rien » ? Je n’ai pas la réponse ce jour-là et à la rigueur peu importe. Ce qui compte, c’est qu’un petit acte de confiance ait pu être posé dans le secret du cœur de cet homme. 

    Hier soir, au presbytère, avec Adrien nous avons écouté la 1ère conférence de carême du Père Guillaume de MENTHIERE à Paris. Il y racontait l’anecdote suivante. A la messe, lorsqu’il posait la question : « Croyez-vous en Dieu le Père tout puissant, créateur du ciel et de la terre ? » une paroissienne avait l’habitude de répondre : « Je l’aime », à la place de dire « Amen ». Et puis un jour, le prêtre l’a entendu répondre : non pas : « Je l’aime », mais « Il m’aime ».

    C’est par cette réponse qu’il a vu que cette dame avait progressé spirituellement dans sa foi. Si Dieu le Père est mon berger et que je ne manque de rien, c’est bien parce que Dieu m’aime.

    Revenons à notre psaume : vous savez qu’avant d’être roi, David était un berger.Il s’occupait du troupeau de son père Jessé. Lorsqu’il va composer cette belle prière qu’est le psaume 22, la figure du berger qu’il a été dans sa jeunesse sera tellement évocatrice qu’il va s’en servir pour traduire le caractère de Dieu.

    Dans le 1er livre de Samuel, au chapitre 17, il est question du combat contre Goliath. David se propose pour aller affronter le géant, mais le roi Saül cherche à l’en dissuader : « Tu n’es qu’un enfant, et lui, c’est un homme de guerre depuis sa jeunesse. » (v. 34). Que fait David ? Il ne dit pas effectivement, c’est une montagne de muscles, je suis incapable de quoi que ce soit ! Il se rappelle de tout ce que Dieu a fait pour lui précédemment, et c’est sur cela qu’il s’appuie pour fonder son courage et sa confiance. « Quand ton serviteur était berger du troupeau de son père, si un lion ou bien un ours venait emporter une brebis du troupeau,je partais à sa poursuite, je le frappais et la délivrais de sa gueule. S’il m’attaquait, je le saisissais par la crinière et je le frappais à mort.Ton serviteur a frappé et le lion et l’ours. Eh bien ! ce Philistin incirconcis sera comme l’un d’eux puisqu’il a défié les armées du Dieu vivant ! »David insista : « Le Seigneur, qui m’a délivré des griffes du lion et de l’ours, me délivrera des mains de ce Philistin. » Alors Saül lui dit : « Va, et que le Seigneur soit avec toi ! » (V. 34 – 37). Vous connaissez la fin de l’histoire et comment David avec seulement une fronde et quelques pierres vint à bout de ce géant.

    Et nous frères et sœurs, pourquoi n’imiterions-nous pas David en faisant confiance à Dieu comme il l’a fait ? Dieu qui nous a menés jusque-là, continuerait-il pas à le faire ? « Si Dieu est pour nous, affirme saint Paul, qui sera contre nous ? »(Romains 8, 31)

    Quand David affirme : « Je ne manque de rien », cela ne signifie pas que Dieu lui a tout donné, tout de suite. Le Seigneur ne donne jamais tout. Il donneà chacun de nousce dont nous avons besoin : quand c’est le moment et quand Lui l’estime nécessaire.

    Frères et sœurs, en cette période incertaine, essayons de garder dans notre cœur, ce simple verset pour aujourd’hui et cette nuit : «Seigneur Tu es mon berger, avec Toi je ne manque de rien »,et n’hésitons à voir le Seigneur à l’œuvre dans toutes les petites attentions qu’Il nous donnera ou qui nous seront manifestées par notre entourage. Dieu vous bénisse et vous console. A demain.

  • Petit billet du dimanche 29 mars de l'abbé Flota

    5e dimanche de carême – 29 mars

    Chers amis,

    Chers Frères et sœurs,

     

    Nous voilà à notre deuxième dimanche sans messe paroissiale, sans possibilité pour vous de pouvoir vous rendre dans une église pour y vivre le rassemblement dominical et la communion eucharistique qui manque tant à ceux qui ont le désir de s’unir à Jésus sacramentellement présent dans la sainte hostie.

    Je voudrais avoir une pensée et une prière toutes particulières pour tous ceux qui sont malades chez eux ou dont l’état de santé a nécessité une hospitalisation, mais aussi pour ceux qui nous ont quittés cette semaine.

    Aujourd’hui, je vais tour à tour m’arrêter sur l’ensemble des 4 extraits bibliques qui nous sont proposés :

    La 1ère lecture est tirée du chapitre 37 du livre d'Ezéchiel. Pour la comprendre il convient que vous preniez juste 2 mn pour lire le début du chapitre. Le prophète a une vision : il est devant un charnier à ciel ouvert. Il voit une immense étendue d'ossements desséchés et comprend qu'ils représentent toute la maison d’Israël dont le moral est au plus bas. « Nos ossements sont desséchés, notre espérance est détruite, nous sommes perdus ! »

    C’est exactement ce qui se passe pour un certain nombre de concitoyens en cette période de confinement : beaucoup de nos relations se sont asséchées, certains liens se distendent : tout contact physique avec un voisin peut être suspect, la proximité même d’un visage devient une menace, les petits-enfants si chéris par leurs grands-parents sont maintenant de potentiels porteurs de mort : « Seigneur, notre espérance est détruite, nous sommes perdus ! »

    Mais Dieu n’abandonne pas son peuple. Il invite le prophète à invoquer le St Esprit.

    • Voici alors que par le Souffle Créateur Divin, les ossements retrouvent leurs principes vitaux, ils ne sont plus des éléments épars et désarticulés d’un ancien corps humain démembré, ils se recouvrent de nerfs, de chair et de peau et se mettent à revivre : la moelle épinière, les sels minéraux, les matières organiques reprennent leurs fonctions.
    • Puis dans un 2e temps, toujours sous l’action de l’Esprit Saint, les os se rapprochent et des nerfs, des ligaments ainsi que la chair repoussent.

    Enfin dans un troisième temps, sous l’action de l’Esprit Saint, les créatures humaines sont reconstituées, elles se dressent sur leurs pieds, mais elles lancent ce cri vers le ciel : « Notre espérance est détruite, nous sommes perdus ! »

    Ne trouvez-vous pas étrange, que cette armée immense dont parle Ezéchiel lance un tel cri de désespoir ? Ce cri nous rappelle que l'on peut être mort, même avant de mourir et cela, de deux manières au moins :

    • La mort spirituelle à cause du péché : « celui qui n’aime pas, reste dans la mort » nous dit St Jean
    • Et « la mort du cœur », cette mort psychologique liée à l’absence totale d'énergie, d'espérance, d'envie de lutter et de vivre, quand on est au bord du gouffre, en pleine dépression, avec des pensées suicidaires.

    Mais voici que Dieu intervient pour donner ce supplément d’âme qui manque en faisant cette magnifique promesse : « Je vais ouvrir vos tombeaux et Je vous en ferai sortir... Je mettrai en vous mon esprit, et vous vivrez ». Frères et sœurs, comment ne pas y voir quelques similitudes avec la situation que nous vivons. Nous étions nous aussi, de par le stress, lié à un mode de vie desséchant. Par nos activités individualistes et égoïstes, notre société nous fait aussi ressembler à des ossements desséchés sans lien vraiment réel, durable et vivifiant les uns avec les autres. Mais Dieu ne veut pas que nous restions dans les différentes formes de mort que je viens d’évoquer plus haut. Il nous appelle à L’implorer, à crier vers Lui comme le fait le psalmiste :

    « Des profondeurs je crie vers Toi, Seigneur, Seigneur, écoute mon appel !
    Que ton oreille se fasse attentive au cri de ma prière ! » (Psaume 129/130, 1-2)

    Et s’il y a peut-être des personnes qui ne peuvent plus prier ou ne savent plus prier, soyons leurs porte-paroles, soyons des intercesseurs ! Demandons pour elles l’Esprit Saint de Dieu. C’est le conseil que l’apôtre Paul nous donne dans la 2e lecture. L’espérance nous viendra du don de Dieu qu’est l’Esprit Saint car Il est comme une sève qui, si elle coule en nous, nous donne le vaccin contre les différentes formes de mort que j’ai évoquées plus haut. Et c’est ainsi par l’Esprit Créateur que nous aurons accès à la vie éternelle :

    « L’Esprit vous fait vivre, puisque vous êtes devenus des justes. Et si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité Jésus, le Christ, d’entre les morts
    donnera aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous. » (Romains 8, 10-11)

     « Je vais ouvrir vos tombeaux et Je vous en ferai sortir... Je mettrai en vous mon esprit, et vous vivrez » nous dit Dieu par la voix du prophète Ezéchiel. Quelle promesse ! Et la voilà qui s’accomplit avec Lazare. Cet homme, grand ami de Jésus, est typiquement la figure de notre humanité qui a besoin de sortir de son tombeau :

    • notre humanité qui a besoin de se laisser appeler à la lumière,
    • d’être déliée de ses attaches matérialistes, de ses bandelettes d’égoïsme,
    • notre humanité qui a besoin d’une voix qui l’appelle à sortir d’elle-même, de ses enfermements, pour reprendre sens à la vie et le comprendre afin qu’elle puisse donner de la vie.

    Nous aussi, devant le tombeau de notre société, devant la pierre tombale de notre cœur nous avons à entendre la voix du Christ qui nous : « Sors dehors, viens à la lumière ». Je voudrais terminer mon propos par une citation du pape François :   

    « Ne nous laissons pas emprisonner par la tentation de rester seuls et découragés à pleurer sur nous-mêmes pour ce qui nous arrive ; ne cédons pas à la logique inutile et peu concluante de la peur, à nous répéter, résignés, que tout va mal et que rien n’est plus comme autrefois. C’est l’atmosphère du tombeau ; le Seigneur désire au contraire ouvrir la voie de la vie, celle de la rencontre avec Lui, de la confiance en Lui, de la résurrection du cœur, la voie du « Lève-toi ! Lève-toi, viens dehors ! » Voilà ce que le Seigneur nous demande et il est à nos côtés pour le faire ».

    Enfin frères et sœurs, si nous avons l’impression de ne rien pouvoir offrir spirituellement à celui qui ne croit pas, nous pouvons souffrir avec qui souffre, pleurer avec qui pleure (Rm 12,15). Avant d'annoncer la résurrection et la vie, devant le deuil des sœurs de Lazare, Jésus « pleura  » (Jn 11, 35). En ce moment, souffrir et pleurer, en particulier, avec nos frères et sœurs dans la peine ou l’angoisse, c’est aussi leur dire que nous sommes à leur côté.

    Dieu vous bénisse !

     

     

     

     

  • Petit billet du samedi 28 mars

    4e samedi de carême – 28 mars 2020

     

    Chers amis

    Chers Frères et sœurs,

     

    En ce 4e samedi de carême, je voudrais m’attarder avec vous sur l’épisode très surprenant que st Jean l’évangéliste nous raconte (Jn 7, 40-53).Alors que les membres du Grand Conseil se disputent sur la véritable identité de Jésus, les gardes chargés de l’arrêter reviennent comme des chasseurs ou des pêcheurs bredouilles. Celui qu’ils pensaient ramener sous bonne escorte a eu des paroles si surprenantes et si touchantes qu’elles ont traversé la cuirasse de leur cœur et sont venues percuter leur conscience. Voici leurs paroles :« Les gardes revinrent auprès des grands prêtres et des pharisiens, qui leur demandèrent :« Pourquoi ne l’avez-vous pas amené ? »Les gardes répondirent : « Jamais un homme n’a parlé de la sorte ! »Les pharisiens leur répliquèrent :« Alors, vous aussi, vous vous êtes laissé égarer ? » (Jean 7, 45-47)

     

    Il est fort probable que parmi ceux qui me lisent ou m’écoutent certains lecteurs ou auditeurs découvrent ce passage. Nous ne l’entendons qu’une fois dans l’année, le 4e samedi de carême et comme il n’y a que très rarement la messe du samedi matin, nous passons à côté de cette petite anecdote qui pourtant en dit long sur la personnalité de Jésus et la puissance de son attraction. Jésus en effet parlait avec simplicité. Sa parole était agréable, opportune et positive. Il choisissait les comparaisons, les images et les paraboles les plus appropriées pour ses auditeurs :

    • Le grain de blé qui doit mourir pour donner du fruit
    • La parabole du Fils prodigue pour manifester la miséricorde de Dieu, etc.

     

             Les foules cherchaient Jésus pour l’écouter et très souvent il fallait les renvoyer pour qu’elles s’en aillent. Mais une chose était l’élégance de son discours, une autre était le rayonnement de sa personne, sa douceur, son humilité, sa bonté et la simplicité avec laquelle il parlait de Dieu son Père. Très certainement, de la même façon qu’un jour les disciples ont voulu apprendre à prier en le voyant revenir de sa prière (Luc 11, 1-4), les gens qui l’écoutaient et ici en l’occurrence les soldats ont ressenti l’émotion qui transparaissait sur son visage, quand il prononçait le Nom de son Père qui est dans les cieux. Il est fort probable que les paroles de Jésus leur ont fait découvrir le meilleur d’eux-mêmes, des choses qu’ils ignoraient jusqu’à ce jour. Comment arrêter alors celui qui parle de façon si directe à la conscience, celui qui relève, fait vivre, grandir et marcher ? 

    Quelques heures seulement avant son arrestation, Jésus dit à ses disciples : « Celui qui croit en moi fera les œuvres que je fais. Il en fera même de plus grandes, (…) et tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils. Quand vous me demanderez quelque chose en mon nom, moi, je le ferai.(…)

    Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous »(Jean, 14, 12 – 16).

    En lien avec ce passage, je voudrais pour parler d’un homme qui m’a beaucoup marqué il y a 20 ans de cela : le cardinal François-Xavier Nguyen Van Thuan. J’ai eu la chance de l’écouter lors des Journées mondiales de la Jeunesse, en l’an 2000 à Rome.

    Né le 17 avril 1928, il est ordonné prêtre à 25 ans. A 49 ans il est nommé évêque d’un petit diocèse du Vietnam. Mais lorsque le pape le nomme archevêque coadjuteur de Saïgon en 1975, la police l’arrête aussitôt ! Il passe 13 ans en prison, dont 9 en isolement. Au moment de son arrestation, il n’a pas le temps de faire sa valise. Le lendemain toutefois, on lui permet de faire une petite liste de ce dont il a besoin. Feignant un mal d’estomac, il demande du vin pour médicament. Ses fidèles comprennent tout de suite et lui font parvenir une petite bouteille de vin de messe, et des hosties cachées dans une torche. Ainsi, chaque jour, avec 3 gouttes de vin et une goutte d’eau dans la paume de la main, il célèbre la messe.

    Dans ce camp, il y a chaque semaine une séance d’endoctrinement. « Avec mes coreligionnaires, nous profitions des pauses pour glisser un sachet, dans lequel il y avait des parcelles d’hosties, à chacun des quatre autres groupes de détenus : ils savaient tous que Jésus était parmi eux. La nuit, nous nous relayions pour l’adoration. Jésus Eucharistie s’imposait de par sa présence silencieuse : de nombreux chrétiens recouvraient la ferveur de la foi. Leur témoignage de service et d’amour avait un impact grandissant sur les autres prisonniers. Si irrésistible était l’amour de Jésus, que des bouddhistes et d’autres non-chrétiens se convertissaient, cédant le pas à une transformation des ténèbres de la prison en lumière pascale : et pendant ce temps, la semence a germé silencieusement sous terre, dans l’obscurité, durant la tempête. La prison s’est transformée en école de catéchisme. Les catholiques baptisaient leurs compagnons, et en devenaient les parrains ».

    C’est ainsi que Mgr Van Thuan sut vivre dans la joie du Christ ressuscité, dans le pardon, dans l’amour et dans l’unité, même face à des difficultés presque insupportables. Cette attitude provoqua tour à tour la conversion de ses gardiens, si bien que l’administration pénitentiaire décida de ne plus les changer pour éviter que d’autres ne se convertissent.

    Frères et sœurs, si nous nous sentons en prison, rappelons-nous les paroles du pape saint Jean-Paul II à propos de Mgr Van Thuan :

    « Témoin de la croix durant ses longues années d’emprisonnement au Vietnam, il nous a renforcés dans cette certitude consolante selon laquelle, lorsque tout s’écroule autour de nous, et même en nous, le Christ est notre support indéfectible. »

    Puissions-nous en ces moments difficiles rayonner de notre foi, de notre paix et de notre joie auprès de ceux qui nous entourent et qui comptent sur notre soutien. Dieu vous bénisse.